Menu
Libération
Discipline de vote

Rassemblement national: la rupture du barrage républicain

Article réservé aux abonnés
Entre des candidats marcheurs qui ont préféré rejeter les deux «extrêmes» et une apathie des électeurs de tous bords face au risque de victoire frontiste, le délitement du front républicain a grandement favorisé le résultat historique du RN, dimanche.
Mobilisation contre la présence de Marine Le Pen au second de l'élection présidentielle le 1er mai 2017 à Paris. Au second tour, la candidate d'extrême droite n'avait recueilli que 33,9 % des voix et son parti n'avait obtenu que huit députés aux législatives suivantes. (Corentin Fohlen/Divergence)
publié le 20 juin 2022 à 21h42

Jorys Bovet ne croyait pas vraiment à sa victoire. Il a même attendu d’être qualifié au second tour des législatives pour demander un congé à son patron et mener campagne à plein temps. «Ça a fait la surprise à tout le monde et à moi le premier», confesse le chauffeur-livreur, 29 ans, député Rassemblement national de la 2e circonscription de l’Allier depuis dimanche soir. Et pour cause : dans le département de Vichy, qui oscille depuis plus de soixante-dix ans entre le Parti communiste et le centre droit, l’extrême droite a longtemps calé aux scores à un chiffre. A peine 9 % en 2017 – loin derrière les candidats En marche, Les Républicains, insoumis et socialistes. Autant dire que pour gagner cette fois-ci, l’extrême droite avait besoin d’un sacré coup de pouce.

Nupes et RN renvoyés dos à dos

Ou d’un méchant coup de pioche, dans le front républicain, donné par la députée sortante de la majorité, Laurence Vanceunebrock. Eliminée dès le premier tour, la marcheuse a très vite balayé tout espoir de barrage. «Les électeurs auront à choisir entre la peste et le choléra car on se retrouve avec deux extrêmes qui sont dangereux pour notre démocratie», s’est-