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Référendum en Nouvelle-Calédonie : le grand gâchis

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Le troisième et dernier scrutin sur l’autodétermination de l’archipel devait être l’aboutissement d’un processus de paix historique. En donnant l’impression de forcer la victoire du «non» à l’indépendance, l’exécutif a semé les mauvaises graines du ressentiment.
A Dumbéa, lors de ce troisième référendum d'autodétermination de la Nouvelle-Calédonie qui devrait mettre fin à l'accord de Nouméa et permettre d'engager un nouveau processus. (Nicolas Petit/Hans Lucas)
publié le 13 décembre 2021 à 18h01

Comment gâcher, en quelques mois, trente ans de processus de paix entre deux peuples. Ce lundi, au lendemain du troisième et dernier référendum d’indépendance de la Nouvelle-Calédonie fixé par les accords de Nouméa de 1998, les indépendantistes ont, sans surprise, déclaré «ne [pas] reconna[ître] la légitimité et la validité de ce scrutin qui leur a été confisqué». «La voie du dialogue a été rompue par l’entêtement d’un gouvernement français incapable de concilier ses intérêts géostratégiques dans le Pacifique et son obligation à décoloniser notre pays», ont-ils affirmé dans un communiqué. Un «non» à l’indépendance à 96,5% quand il était d’à peine 56,6% en 2018 et 53,3% en 2020. Une participation cette fois-ci d’à peine 43,90% (contre 81% puis 85,6% lors des précédents référendums). Un demi-vote.

Emmanuel Macron et son ministre des Outre-Mer, Sébastien Lecornu, se sont félicités que ce territoire français de l’océan Pacifique, colonisé par la France au XIXe siècle pour notamment y déporter de futurs bagnards, reste lié à la République. «La