Sur l’actuelle carte électorale, le département de l’Eure est teinté de bleu : depuis 2015, une majorité de droite gère ce coin de Normandie… et pose aujourd’hui au parti Les Républicains un épineux problème. Car cette équipe est celle de Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer d’Emmanuel Macron : ancien membre de LR, l’homme a présidé le département jusqu’en 2017 – année de sa démission du conseil départemental après sa nomination au gouvernement. Il en reste l’homme fort et sa majorité s’est élargie, depuis, de quelques élus La République en marche.
Soutenir les sortants ? Ce serait, pour LR, valider une alliance locale avec le parti présidentiel. S’y opposer ? C’est ouvrir une illisible guerre des droites. «C’est complexe, reconnaît le maire LR d’Evreux et patron local du parti, Guy Lefrand. Aux régionales, on s’opposera à LREM, alors qu’aux départementales, on aura beaucoup de candidats communs. Ce sera du cas par cas : on soutiendra ceux qui ont gardé des positions clairement LR ; ceux qui nous ont un peu lâchés, on envisage de présenter des gens contre eux.»
Cas de conscience
Cas isolé ? A trois mois des deux scrutins, on prie à droite pour qu’il en soit ainsi. Mais pour conserver ou conquérir un territoire, plus d’un candidat LR sera tenté de discuter avec ses concurrents macronistes – surtout quand ces derniers seront issus de la droite ou du centre. La perspective embarrasse la direction du parti qui prétend, elle, faire tomber le chef de l’Etat en 2022. Cogérer en Prov