Un nouveau recyclage. Pour la raison évidente qu’il manque toujours cruellement de cadres à mettre en avant, le Rassemblement national (RN) repropose, pour les prochaines régionales des 13 et 20 juin, une partie de son casting des dernières européennes. La présidente du parti d’extrême droite, Marine Le Pen, avait pourtant prévenu qu’en cas d’élection, ses députés à Bruxelles ne pourraient pas cumuler les deux casquettes. Une histoire de dévouement entier à leur fonction… Mais la règle (orale) a dû changer entre-temps, lorsqu’il a fallu compter les troupes. Six têtes de liste, sur les dix-huit présentées pour le scrutin de 2021, sont déjà membres du Parlement européen : Jordan Bardella, en Ile-de-France, Hervé Juvin dans les Pays-de-la-Loire, Jean-Paul Garraud en Occitanie, Thierry Mariani dans la région Provence-Alpes-Côtes-d’Azur, Nicolas Bay en Normandie, et Maxette Pirbakas pour la Guadeloupe. Parmi eux, certains sont déjà conseillers régionaux, comme Bay et Bardella – par ailleurs nommé directeur de cette campagne (un poste honorifique).
Dans l’entourage de Le Pen, cette campagne est présentée comme un échauffement présidentiel pour un parti dont la présidente s’est déjà déclarée candidate. On va «montrer qu’on travaille, qu’on s’est professionnalisés, et qu’on est assez nombreux pour former un gouvernement», annonce une source interne. Les régionales sont souvent un bon thermomètre pré-présidentiel pour le RN : en 2015, Marine Le Pen et sa nièce, Marion Maréchal,