A quoi s’attendait-il, au juste ? Assis au premier rang de l’hémicycle, avec les autres chefs de groupe, Jordan Bardella tente quelques mots de félicitations pour Roberta Metsola. Ce mardi, à Strasbourg, la Maltaise issue de la droite vient d’être triomphalement réélue présidente du Parlement européen, avec des voix de l’extrême droite. Elle n’en avait pas besoin et le montre au patron du Rassemblement national. Sans un regard, elle passe devant lui et va serrer la main de l’ensemble des représentants des forces politiques, l’insoumise Manon Aubry incluse, à l’exception de la sienne. Tant pis pour le beau costume, les 31% obtenu aux européennes du 9 juin et la consigne de vote pour la candidate du «système» : isolés par le cordon sanitaire, les frontistes et leurs alliés n’auront rien. Pourtant ravi, le matin même, d’annoncer aux siens un coup de téléphone prometteur avec la Maltaise, Bardella s’est fait avoir comme un bleu. Encore une déconvenue pour le jeune chef.
Après avoir rêvé tout le mois de juin de Matignon, Bardella comptait sur Strasbourg pour se dédommager de ses peines. Comme une base arrière pour repartir de plus belle et se donner de l’épaisseur. Il s’est fait élire président du troisième groupe du Parlement européen (84 membres, dont 30 français) et a c