Troisième élection et troisième score, selon les estimations Ipsos pour France Télévisions, avec 0,56 % pour la candidate des «travailleuses et des travailleurs», qui n’a pas encore réussi les prouesses d’Arlette Laguiller (notamment ses 5,7% obtenus en 2002). Mais l’essentiel n’est pas là pour l’enseignante, dont la présence sur la ligne de départ souligne une fois de plus l’efficacité des militants de Lutte ouvrière (LO), parmi les premiers à réunir les 500 parrainages nécessaires pour concourir.
Comme en 2017, et à l’instar de Nicolas Dupont-Aignan ou Philippe Poutou, l’élection a permis à la candidate d’extrême gauche de mettre en lumière ses idées et de jouer une petite musique singulière. Pas de jeu politique ou d’appel à l’union, y compris entre trotskistes – «une candidature commune avec Philippe Poutou ne permettrait ni à l’un ni à l’autre d’arriver au pouvoir», disait-elle encore sur Europe 1 vendredi 8 avril –, pas de promesses électorales, et un désintérêt affiché pour le résultat de l’élection.
«La question n’est pas de savoir quel président sortira du chapeau», cinglait-elle encore lors de son meeting réussi au Zénith de Paris, le 3 avril. Optimisant un temps de parole rare en dehors de la campagne présidentielle, Nathalie Arthaud a fait fi de l’agenda médiatique, rejoué les classiques du camp ouvriériste, assumant la primauté de «la mobilisation des travailleurs», quitte à invisibiliser les autres luttes. Quelles qu’elles soient, elles se jouent, à ses yeux et ceux de ses camarades, loin des urnes.
Mise à jour le 11 avril 2022 à 11h15 avec les derniers résultats du ministère de l’Intérieur.