Damien Maudet va retrouver son siège au Palais-Bourbon. En ballottage favorable dans une triangulaire, le candidat insoumis investi par le Nouveau Front populaire a récolté 42,2 % des voix lors du second tour des législatives dans la première circonscription de Haute-Vienne. Il a réussi à maintenir son avance sur la candidate Rassemblement national Camille dos Santos de Oliveira, qui a obtenu 34,83 % des voix. La candidate Alternative républicaine investie par la majorité Isabelle Négrier, qui avait refusé de se désister, n’a rassemblé que 22,97 % des voix.

Au premier tour des législatives anticipées, l’ancien attaché parlementaire de François Ruffin avait réussi à défendre sa candidature dans un territoire historiquement marqué à gauche qui avait placé le RN en tête lors des européennes. Conscient des difficultés de la gauche pour convaincre dans les campagnes – Damien Maudet était jusqu’à la dissolution l’un des rares insoumis élu dans une circonscription en grande partie rurale – l’élu avait décidé d’arpenter les moindres recoins de son territoire avec sa permanence mobile depuis son élection en 2022. «Je veux montrer que je suis accessible, racontait-il en août 2023 à Libé. Si je me représente, je ne veux pas qu’on puisse me dire dans cinq ans qu’on ne m’a pas vu». Une stratégie payante qui a permis à l’enfant du pays d’arriver en tête avec 36,9 % des suffrages dimanche 30 juin.

Côté RN, l’approche a été bien différente. Loin d’envoyer une candidate connue des locaux, le parti d’extrême droite a préféré déraciner une Creusoise : Camille Do Santos de Oliveira. Au premier tour des législatives anticipées, l’ancienne militante Reconquête a talonné Damien Maudet en récoltant 32,8 % des voix. Un score historique pour le parti de Jordan Bardella et de la famille Le Pen qui n’avait jusqu’alors jamais atteint le second tour lors des législatives sur ce territoire. Sans attache en Haute-Vienne, la Creusoise d’extrême droite avait promis de venir s’installer dans la circonscription en cas de victoire. Camille Do Santos de Oliveira va pouvoir s’économiser un déménagement.

Fervente défenseuse d’un bloc présenté comme modéré, Isabelle Négrier avait refusé de se désister au soir du premier tour contre la menace de l’extrême droite. Refusant «d’abandonner» les 27 % d’électeurs qui lui avaient fait confiance, la candidate Ensemble avait fait fi des directives de la majorité et des demandes de la gauche. Dans les colonnes du Populaire du Centre, celle qui a commencé sa carrière politique avec En marche en 2017, sollicitée par les Républicains et la majorité présidentielle pour les législatives, s’est justifiée en renvoyant dos à dos le NFP et le RN et a accusé Damien Maudet d’être «capable, entre guillemets, de bordéliser l’Assemblée nationale». Sa troisième voie n’a pas porté.

Dès leur publication par le ministère de l’Intérieur dans la soirée, retrouvez l’ensemble des résultats par circonscription du second tour des élections législatives 2024 sur le site de Libération.