Douze ans plus tard, François Hollande va retrouver l’Assemblée nationale. L’ancien président de la République, candidat pour le Nouveau Front populaire, a remporté ce dimanche 7 juillet le second tour de l’élection législative dans la 1re circonscription de Corrèze. Avec 43,10% des suffrages, il devance nettement la candidate du Rassemblement national Maïtey Pouget (31,69%) et le député sortant Les Républicains Francis Dubois (25,21%). Après Valéry Giscard d’Estaing, l’ex-maire de Tulle est donc le deuxième ancien chef de l’Etat de la Ve République à redevenir député après son mandat présidentiel. Durant sa longue carrière, le sexagénaire a déjà siégé au Palais-Bourbon pendant presque vingt ans (de 1988 à 1993, puis de 1997 à 2012).
Déjà arrivé en tête du premier tour avec 37,63 % des voix dimanche dernier, l’ex-Premier secrétaire du PS a profité de la triangulaire. Un désistement du candidat LR poussant ses électeurs vers le Rassemblement national aurait pu être fatal pour François Hollande. Mais le sortant Francis Dubois a refusé d’envisager tout retrait, misant sur un sursaut du peuple de droite pour l’emporter. «Le premier enseignement de ce premier tour, c’est le faible score de François Hollande, sans réserve de voix. Le Rassemblement national peine à conserver son score des européennes avec une candidate incapable de défendre vos intérêts et qui n’est pas de la circonscription», expliquait-il dans un communiqué, en se disant incarner «la seule droite capable de battre François Hollande». «Voter Pouget, c’est faire élire François Hollande», grinçait-il.
L’ancien chef de l’Etat a lui fait campagne en se présentant comme un rempart contre l’extrême droite. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’ex-député a décidé de se présenter – à la surprise générale – dans son fief corrézien. «Je prends mes risques. J’aurais pu rester dans mon rôle d’ancien président et simplement regarder le chaos, mais je ne l’aurais pas bien vécu», expliquait-il à quelques journalistes le 23 juin dernier. Pour le socialiste, la victoire n’avait rien d’acquis. Non seulement parce que le redécoupage des circonscriptions en 2012 a fusionné son ancienne terre d’élection avec celle de Jacques Chirac, plutôt favorable à la droite. Mais aussi parce que l’extrême droite, encore marginale il y a peu en Corrèze, s’est implantée petit à petit. Aux dernières européennes, le 9 juin, le RN a été plébiscité dans la 1re circonscription du département. 31,64 % des électeurs ont glissé un bulletin «Jordan Bardella» dans l’urne.
Dès leur publication par le ministère de l’intérieur dans la soirée, retrouvez l’ensemble des résultats par circonscription du second tour des élections législatives 2024 sur le site de Libération.