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Résultats des législatives 2024 : en Dordogne, l’écolo Sébastien Peytavie survit face au RN

Dans un duel avec l’extrême droite dans la 4e circonscription de Dordogne, le candidat du NFP passe grâce à un report de voix suffisant venu du macroniste Jérôme Peyrat.
Sebastien Peytavie à l'Assemblée nationale, le 31 mai 2024. (Magali Cohen/Hans Lucas. AFP)
publié le 7 juillet 2024 à 20h36

Le match a été moins serré que le laissait envisager le premier tour. Le candidat NFP de la 4e circonscription de Dordogne, Sébastien Peytavie, remporte son duel contre le RN ce dimanche 7 juillet, lors du second tour des législatives. Face à la candidate de l’extrême droite Dominique Marchaudon, l’écolo, premier député de la Ve République en fauteuil roulant, recueille 54,64 % des voix contre 45,36 % pour son adversaire. Une victoire favorisée par le déport suffisant de voix venues du macroniste à la candidature controversée, Jérôme Peyrat qui avait rassemblé 16,6% des suffrages au premier tour

Dès le premier tour, NFP et RN ont joué au coude à coude. Avec 36 % des bulletins exprimés, Dominique Marchaudon virait en tête. Mais seulement avec 966 voix d’avance sur le psychologue clinicien, membre de Génération·s, qui cumulait lui 34,5% des votes. «C’est un coup dur, soufflait le député sortant auprès de la Dordogne Libre à l’issue de ce premier scrutin. Lors de mes rencontres avec les habitants, j’ai compris que la colère était importante mais de là à voter pour une candidate qui n’est même pas venue sur la circonscription et qui défend un programme que je qualifie d’escroquerie !»

Employée pour des laboratoires en région parisienne, Dominique Marchaudon n’a emménagé à Bergerac que le mois dernier, rapporte France Bleu. La candidate connaît toutefois le Périgord noir car il s’agit de la région d’origine de sa mère. Toujours est-il qu’en plus de doubler Sébastien Peytavie au premier tour, l’inconnue au bataillon a aussi distancié une autre figure bien implantée de la circonscription : l’ancien président de l’UMP en Dordogne rallié à la macronie, Jérôme Peyrat.

Violences conjugales

Ce membre du parti Renaissance a été évincé dès le premier passage aux urnes, à l’issue d’une campagne plus que controversée. Il y a quatre ans, l’homme politique a été condamné à 3 000 euros d’amende avec sursis après avoir frappé et tenté d’étrangler son ex-compagne. Il avait dû retirer sa candidature aux législatives de 2022.

Le certificat médical de la plaignante, consulté par Mediapart à l’époque, listait que cette dernière souffrait de douleurs au niveau de la mâchoire avec «limitation de l’ouverture de bouche», d’un hématome au niveau de la lèvre et d’un syndrome de stress d’anxiété post-traumatique. Pourtant, auprès de France 3, le macroniste s’est érigé ces dernières semaines en martyr. Et a assumé sa campagne en tant que candidat libre : «Avec ce que j’ai connu, je n’ai plus peur de rien, avec ce que j’ai enduré, ce que mes proches ont dû endurer je n’ai plus peur de rien…»

Après parution de cet article, Jérôme Peyrat a souhaité apporter sa version des faits auprès de Libé. «Je n’ai jamais commis les faits évoqués par Mediapart», écrit-il dans un mail qu’il nous a fait parvenir. Au cours de l’audience de son procès, il rapporte avoir fourni des «explications claires» aux blessures de son ex-compagne, faisant selon lui «suite à une lutte pour conserver le contrôle d’un véhicule qui roulait». Il précise enfin qu’«aucun antécédent, ni aucune suite ne [lui] interdisait de poursuivre une carrière publique». Et rappelle avoir après sa condamnation été à ce titre réélu maire de La Roque-Gageac et conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine.

Mis à jour le 9 juillet : correction d’une erreur sur la date de la condamnation de Jérôme Peyrat et ajout de la version des faits de ce dernier.

Dès leur publication par le ministère de l’Intérieur dans la soirée, retrouvez l’ensemble des résultats par circonscription du second tour des élections législatives 2024 sur le site de Libération.