La place du mort. Nettement distancé par le RN et le Nouveau Front populaire, le camp présidentiel n’a, sans surprise, pas réussi à remporter l’impossible pari pris par le chef de l’Etat en dissolvant à la dynamite l’Assemblée nationale : trois semaines après le scrutin européen, faire revenir au bercail des électeurs animés par un puissant désir de dégagisme. La tenaille s’est refermée sur le «bloc central», troisième du premier tour des élections législatives, avec 20,7 % des voix, selon les estimations d’Ipsos à 21 heures.
Virés en direct le 9 juin, les députés macronistes, partis à la bataille sans illusion, s’attendaient à une déculottée. Tombés très bas aux élections européennes (14,6 % pour la liste de Valérie Hayer), Renaissance et ses alliés profitent certes d’un rebond, mais sont loin de retrouver le socle des législatives de 2022 (25,75 % au premier tour). Emmanuel Macron qui a transmis, dimanche, peu après 20 heures, une déclaration écrite, a préféré s’attarder sur la «participation élevée» qui «témoigne de l’importance de ce vote pour tous nos compatriotes et de la volonté de clarifier la situation politique». Façon de suggérer qu’en décrétant ce retour aux urnes, il ne s’est pas planté sur toute la ligne. «Face au Rassemblement national, l’heure est à un large rassemblement clairement démocrate et républicain pour le second tour», ajoute le Président.
La pression monte
De là à y voir un appel au désistement républicain ? L’enjeu est crucial : selon Ipsos, les