Au milieu des duels RN/NFP, le match politique de la quatrième circonscription de Paris faisait tache. Sur cette zone, comprenant une partie des XVIIe et XVIe arrondissements de la capitale, une toute autre course s’est déroulée au second tour des législatives, opposant la majorité présidentielle aux Républicains. Une compétition finalement remportée ce dimanche par la candidate Renaissance Astrid Panosyan-Bouvet, députée sortante, avec 51,93 % des voix, contre 48,07 % pour son adversaire LR Geoffroy Boulard, selon les chiffres définitifs du ministère de l’Intérieur.
En toute logique, la seconde manche des législatives aurait dû se dérouler en triangulaire. Arrivée en troisième position avec 17 % des voix exprimées, derrière Astrid Panosyan-Bouvet (37,19 %) et Geoffroy Boulard (26,55 %), la candidate du Nouveau Front populaire Théa Fourdrinier aurait pu se maintenir. D’autant plus que, puisque aucun candidat RN ne risquait de gagner, rien ne l’obligeait à se désister.
Mais, mardi 2 juillet, surprise. Dans un communiqué, l’unique candidate Place publique de la capitale se retire «sans donner de consigne de vote». Toutefois, elle précise aussi prendre cette décision car elle se «refuse d’assurer la victoire» à Geoffroy Boulard. La militante de 26 ans reproche au maire du XVIIe arrondissement des ambiguïtés vis-à-vis du Rassemblement national. «Geoffroy Boulard a refusé la qualification du RN “d’extrême droite” et a nommé le front républicain de “front du chaos”», accuse-t-elle.
Réagissant moins d’une heure après l’annonce de sa rivale de gauche, le maire LR estimait qu’Astrid Panosyan-Bouvet était désormais «soutenue par le Nouveau Front populaire et les amis d’Anne Hidalgo», se revendiquant le seul représentant d’une «droite de convictions, libre et indépendante des tractations partisanes». Visiblement désireuse de ne pas se retrouver trop affiliée au NFP après le départ de Théa Fourdrinier, la députée macroniste sortante refusait de son côté au micro de Franceinfo de se retrouver «prise en otage entre Bardella et Mélenchon», estimant que les élus insoumis «se complaisent dans du complotisme, dans de l’antisémitisme». Au vol, elle tentait de rattraper quelques électeurs LR, en rappelant avoir déjà, à l’Assemblée nationale, fait des «propositions communes» avec des élus Républicains. La candidate était en effet à l’origine du groupe travail en commun, rassemblant une quarantaine de députés allant des LR modérés aux sociaux-démocrates.
Dès leur publication par le ministère de l’intérieur, retrouvez l’ensemble des résultats par circonscription du second tour des élections législatives 2024 sur le site de Libération.