Un survivant. Sonné par le score de son adversaire RN au premier tour – 38,3 % – Olivier Marleix a sauvé son siège dans la 2e circonscription de l’Eure-et-Loir (Centre-Val de Loire). L’ex-chef des députés LR a rattrapé ses 5 889 voix de retard du premier tour et coiffé Olivier Dubois, le prétendant RN (42,74 %), avec 57,26 % au second tour, selon des résultats non définitifs. Chez Les Républicains, peu d’élus pensaient la remontée réalisable, dans ce territoire où le RN a particulièrement le vent en poupe. «Marleix, c’est mal barré», lâchait, fataliste, un cadre LR dans l’entre-deux tours. Et pourtant… L’ancien maire d’Anet a pu compter sur sa notoriété locale mais surtout sur les voix de la gauche et des macronistes. A l’issue du premier tour, la candidate du Nouveau Front populaire Nadia Faveris s’est désistée et a appelé à faire barrage à l’extrême droite. Tout comme le candidat de la majorité présidentielle, Florent Mazy.
Figure d’une droite raide, Marleix s’est bien gardé de cogner sur la gauche durant cette semaine de campagne. Il n’avait pas non plus signé le communiqué des barons du parti, au soir du premier tour, appelant au «ni-ni» : ni le RN, ni le bloc de gauche. Patron d’une PME francilienne, inconnu dans le département, le candidat d’extrême droite a, lui, surfé sur les bons scores de son camp dans le département. Aux européennes, la liste de Jordan Bardella y a recueilli près de 38 %, dix points de plus qu’en 2019. Une poussée qui ne se concrétise pas ce dimanche 7 juillet, puisque le département n’envoie aucun élu RN à l’Assemblée.
Pour le RN, Dreux et ses environs sont symboliques. En septembre 1983, le Parti socialiste perdait la mairie après une alliance entre la liste du RPR et celle du Front national. Une première brèche dans le cordon sanitaire entre les deux formations. Et le début, pour le mouvement de Jean-Marie Le Pen, d’une série de succès électoraux. Lors d’une législative partielle, en 1989, la candidate FN Marie-France Stirbois l’avait emporté face à un candidat RPR, devenant l’unique députée du parti frontiste à siéger à l’Assemblée nationale entre 1989 et 1993. En 2022, Marleix s’était, lui, largement imposé au second tour (62 %) face à un candidat mariniste, Aleksandar Nikolic (37 %).
Dès leur publication par le ministère de l’intérieur, retrouvez l’ensemble des résultats par circonscription du second tour des élections législatives 2024 sur le site de Libération.