Nice à tout prix. En s’alliant avec le Rassemblement national deux jours après les résultats des élections européennes, le président des Républicains (LR) voulait s’assurer d’une réélection aisée dans son fief maralpin. Dans la première circonscription des Alpes-Maritimes, où il est élu sans discontinuer depuis 2007, Eric Ciotti a terminé en tête avec 41% des voix. Il distance son rival Graig Monetti (22,8%), candidat Horizons et adjoint au maire de Nice, Christian Estrosi, qu’il avait déjà affronté en 2022. Le candidat du Nouveau Front populaire, Olivier Salerno, a réussi à s’intercaler entre les deux rivaux avec 26,6 %. Les Républicains canal historique avaient investi un novice, Virgile Vanier-Guerin qui ne recueille que 5,8% des suffrages.
Ciotti a sans surprise bénéficié des voix du RN – en 2022 la candidate du parti à la flamme avait obtenu 13 % au premier tour. Démis de son poste par les barons LR, une décision qu’il conteste en justice, le Niçois pourrait se voir offrir, s’il est réélu dimanche 7 juillet – et que le RN décroche une majorité absolue – un maroquin ministériel. Son nouvel allié Jordan Bardella lui a déjà promis de «grandes responsabilités».
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A plus court terme, s’il veut éviter d’être absorbé par le RN à l’Assemblée, Ciotti devra compter ses troupes et croiser les doigts pour qu’au moins 15 candidats le soutenant soient élus dimanche. Soit le seuil minimal pour constituer un groupe parlementaire. S’il pense encore que certains députés LR sortants le rallieront dans les prochaines semaines, ses anciens camarades entendent lui mener la vie dure. Parmi les 60 députés LR sortants, Ciotti a été suivi par une seule ex-élue, Christelle d’Intorni.
A Nice, désormais sans concurrent RN, Ciotti va pouvoir aussi lorgner les prochaines municipales, en 2026. Et concentrer ses flèches contre son ennemi Estrosi.
Dès leur publication par le ministère de l’intérieur, retrouvez l’ensemble des résultats par circonscription du premier tour des élections législatives 2024 sur le site de Libération.