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A droite

Résultats législatives 2024 : l’ex-patron des députés LR Olivier Marleix nettement devancé par le RN en Eure-et-Loir

Elections législatives 2024dossier
L’élu sortant de Dreux se qualifie pour le second tour mais est nettement distancé par le RN, dans un département où le parti à la flamme n’a pas encore de députés.
Le président sortant du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale, Olivier Marleix, à Paris, le 12 juin 2024. (Denis Allard/Libération)
publié le 30 juin 2024 à 20h06
(mis à jour le 30 juin 2024 à 21h53)

La macronie en aurait rêvé. Mais sans ancrage local, faire trébucher Olivier Marleix dans la 2e circonscription d’Eure-et-Loir (Centre-Val de Loire), celle de Dreux, ressemblait à une illusion. C’est pourtant un RN sans implantation qui est en pôle position pour lui damer le pion. Le député sortant et ex-patron des élus LR à l’Assemblée nationale est nettement devancé au premier tour des législatives par Olivier Dubois. Après le dépouillement de plus de la moitié des bulletins, le RN obtient 38,32% des voix contre 25,93% pour le cadre LR, qu’il affrontera au second tour. Patron d’une PME francilienne, inconnu dans le département, le candidat d’extrême droite a surfé sur les bons scores de l’extrême droite dans le département. Aux européennes, la liste de Jordan Bardella y a recueilli près de 38 %, dix points de plus qu’en 2019.

Dans la «circo», la candidate socialiste du Nouveau Front populaire, Nadia Faveris arrive en troisième position (25,59 %). Le candidat de la coalition présidentielle Florent Mazy récolte, lui, 7,24% des voix, et est éliminé. Dans ce bastion de la droite gaulliste depuis plus de trente ans, la majorité a soupesé le risque d’une victoire de l’extrême droite, se demandant s’il fallait envoyer un candidat face à Olivier Marleix. L’ancien maire d’Anet, élu depuis 2012, est bien implanté. Il a aussi été l’un des premiers à refuser l’alliance d’Eric Ciotti avec le RN, assurant sur TF1 avant même la prise de parole du niçois : «Nous serons candidats sous nos couleurs. Sans arrangements. Aucun.»

En 1983, l’alliance FN-RPR à Dreux

Mais cet antimacroniste viscéral, jamais avare d’une vacherie à l’encontre du chef de l’Etat, a convaincu les caciques de la majorité de placer un aspirant face à lui. Quitte à laisser partir un jeune candidat de 24 ans étiqueté Horizons. A en croire l’Echo républicain, Gabriel Attal a multiplié les coups de téléphone pour trouver un candidat. Même Emmanuel Macron aurait mouillé la chemise.

Pour le RN, Dreux et ses environs sont symboliques. En septembre 1983, le Parti socialiste perdait la mairie après une alliance entre la liste du RPR et celle du Front national. Une première brèche dans le cordon sanitaire entre les deux formations. Et le début, pour le mouvement de Jean-Marie Le Pen, d’une série de succès électoraux. Lors d’une législative partielle, en 1989, la candidate FN Marie-France Stirbois l’avait emporté face à un candidat RPR, devenant l’unique députée du parti frontiste à siéger à l’Assemblée nationale entre 1989 et 1993. En 2022, Marleix s’était, lui, largement imposé au second tour (62 %) face à un candidat mariniste, Aleksandar Nikolic (37 %).

Dès leur publication par le ministère de l’intérieur, retrouvez l’ensemble des résultats par circonscription du premier tour des élections législatives 2024 sur le site de Libération.