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Les 12 candidats

Résultats présidentielle: à 27,6 % Emmanuel Macron largement en tête du premier tour, devant Marine Le Pen à 23,4 %

Election Présidentielle 2022dossier
Le président sortant a su mobiliser au-delà de sa base, progressant de quatre points par rapport à 2017. Il devance la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen. Non loin, Jean-Luc Mélenchon, a obtenu 22 % des voix. L’abstention s’élève à 25,1%.
(Albert Facelly, Denis Allard/Libération)
publié le 10 avril 2022 à 19h59
(mis à jour le 10 avril 2022 à 21h11)

L’extrême droite au second tour de la présidentielle pour la troisième fois en vingt ans. Après la sidération du 21 avril 2002 et sa qualification en 2017, Marine Le Pen propulse le Rassemblement national en finale. Dédiabolisée par ricochets par des candidats plus radicaux qu’elle, d’Eric Zemmour à Nicolas Dupont-Aignan, elle réussit le tour de force de gagner deux points par rapport à son score d’il y a cinq ans: 23,4 %.

Le 24 avril, la candidate autoproclamée de la «France invisible» sera de nouveau opposée à Emmanuel Macron. Président-candidat furtif, descendu dans l’arène tardivement, le candidat de La République en marche arrive largement en tête du premier tour, avec 27,6 % des suffrages exprimés. Presque cinq point les séparent pour le second tours contre trois il y a cinq ans même si la présidente du RN dispose, a priori, de grosses réserves de voix.

Pour sa troisième et dernière candidature présidentielle, Jean-Luc Mélenchon reste sur la troisième marche. Avec 22 %, le chef de file des Insoumis améliore de plus d’un point son score de 2017 mais ne parvient pas à bousculer le tête-à-tête Macron-Le Pen. Comme en 2017, le député des Bouches-du-Rhône avait pourtant effectué dans les dernières semaines une remontée en flèche dans les intentions de vote, profitant largement du «vote utile» à gauche.

Plus que ce match retour redouté de 2017, c’est le niveau élevé d’abstention qui marque ce premier tour: 25,1%. Même si on est loin du record historique de la Ve République (28,4% le 21 avril 2002), plus d’un électeur sur quatre ne s’est pas déplacé pour aller voter ce dimanche. En 2017, 22,2 % des Français n’avaient pas voté au premier tour. Signe d’un décrochage pas seulement des partis politique mais de la vie démocratique.

Pécresse sous les 5%, Jadot aussi, déroute historique pour le PS

A droite, ce premier tour préfigurait l’avenir d’une famille politique à l’électorat éclaté. Il tient toutes ses promesses. Eric Zemmour avec 7 % arrive devant Valérie Pécresse. Si l’ex-journaliste, qui jurait ces derniers temps qu’un «vote caché» jouerait en sa faveur dans la dernière ligne droite, voit son rêve élyséen s’écraser, il prend toutefois une sérieuse option dans la future recomposition de la droite.

Pour Valérie Pécresse, l’échec était prévisible mais dans ces proportions, c’est spectaculaire pour la droite dite de gouvernement: la présidente de la région Ile-de-France arrive en cinquième position avec 4,8%, soit quatre fois mois que François Fillon en 2017. Son score est porteur d’une menace presque vitale pour LR: le parti ne devrait pas être remboursé de ses frais de campagne.

Arrivé avec 4,6% des voix, en 6e position, le candidat écologiste Yannick Jadot ne sera pas parvenu à capitaliser sur l’urgence climatique. Si la maison brûle, une partie de l’électorat continue de regarder ailleurs, pourraient dire les écologistes en reprenant la formule de Jacques Chirac. Certes, le score du candidat écolo permettra aux Verts de peser dans la future recomposition de la gauche, en lambeaux mais dans cette campagne, le député européen n’aura pas vraiment réussi à imposer ses thèmes dans une France rythmée par les marches hebdomadaires pour le climat.

Derrière lui, le candidat communiste Fabien Roussel obtient 2,3 % des suffrages. Il est suivi d’Anne Hidalgo 1,7 %. Pour le Parti socialiste, la déroute est aussi historique qu’attendue, très très loin du pire score de l’histoire du parti, quand Gaston Defferre n’avait obtenu que 5,01% des suffrages en 1969. La maire de Paris glisse également sous le score de Benoît Hamon en 2017 (6,36 %). Après cinq ans supplémentaires de brouillage du clivage droite-gauche par Emmanuel Macron, le PS et LR disparaissent ont disparu du paysage présidentiel.

Avec 2%, Nicolas Dupont-Aignan divise son score de 2017 par deux et se classe loin derrière Jean Lassalle qui recueille 3,2 % des suffrages, soit trois fois plus qu’il y a cinq ans. Au fond de la classe, Philippe Poutou et Nathalie Arthaud sont respectivement à 0,7 % et 0,6 %.

La même finale qu’il y a cinq ans, au terme d’une campagne à la fois morne et atypique. Où le Covid aura d’abord laissé planer l’ombre d’une présidentielle perturbée. Où les chars et les bombes en Ukraine auront ébranlé les certitudes et révélé les positions de chacun. Où, enfin, chaque candidat aura peiné à imposer son agenda, tentant ici ou là de parler d’alimentation, de dette publique ou de pouvoir d’achat.

Mise à jour le 11 avril 2022 à 11 heures.