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Libération
Reportage

«Retailleau légitime les groupuscules d’extrême droite» : au rassemblement après l’agression néonazie à Paris, le ministre de l’Intérieur au cœur de la colère

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Plusieurs centaines de personnes se sont réunies ce lundi 17 février à Paris pour dénoncer l’attaque d’un évènement antifasciste, dimanche, et pointer la responsabilité du ministre de l’Intérieur, accusé de «lâcher la bride» aux groupuscules radicaux.
Près de la gare de l'Est, à Paris, ce lundi 17 février. (Jeremy Paoloni/Abaca)
publié le 17 février 2025 à 21h11

Des drapeaux de toutes les couleurs, tout ce que la capitale compte de militants de gauche plus ou moins radicaux, et une analyse en commun : l’attaque, dimanche soir à Paris, d’un évènement antifasciste par une vingtaine d’individus armés de tessons de bouteille et d’au moins un couteau, met au jour un continuum entre des groupuscules d’extrême droite violents et le climat soufflé par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau à la tête de l’Etat.

Vingt-quatre heures après les faits et l’hospitalisation de deux blessés, un rassemblement s’est tenu ce lundi 17 février à 18 heures devant la gare de l’Est. L’éventail est large : écolos, socialistes, insoumis, toutes les scissions du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), la CGT, Solidaires, Sud… Il y a aussi des membres du conseil municipal de Paris à l’écharpe rouge et bleue, des députés en tricolore, des collectifs antiracistes ou pour la défense des travailleurs immigrés, des drapeaux palestiniens et la main jaune de SOS Racisme : au moins 250 militants se regroupent autour des banderoles des Young Struggle, un mouvement kurde de gauche, qui affiche son slogan sur un drap rouge : «De Paris au Rojava, tous les jeunes sont antifas.»

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