«Il y a des colères qui sont parfaitement saines parce qu’elles correspondent à la souffrance des gens.» Le 2 mai 2007, face à Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal marque le débat d’entre-deux-tours de l’élection présidentielle avec cette tirade contre «l’immoralité politique» du futur chef de l’Etat sur les difficultés de scolarisation des enfants en situation de handicap, «une politique qui a été détruite et à laquelle [Royal] tenai [t] particulièrement» : «Tout n’est pas possible dans la vie politique. […] Cet écart entre les discours et les actes, surtout lorsqu’il s’agit d’enfants handicapés, n’est pas acceptable. Et je suis très en colère», lance alors Royal avant de s’incliner, quelques jours plus tard, au second tour.
Anne Hidalgo est encore (très) loin d’occuper la même place que Ségolène Royal sur un plateau télé d’entre-deux-tours présidentiel. Mais en ce dimanche d’automne redevenu calme après que les chaînes d’info en continu ont meublé leurs antennes, samedi, sur un meeting rassemblant 1 700 personnes d’Eric Zemmour (à titre de comparaison, Jean-Luc Mélenchon, dans la même salle, avait réuni 6 000 personnes en janvier 2012) et la bêtise d’une poignée de militants d’extrême gauche – offrant au passage au polémiste la victimisation qu’il souhaitait en cognant des voitures de police avec des Caddie et en placardant des affiches avec une cible dessinée sur son front –, la m