Pendant quelques semaines, entre le 9 juin et les premiers jours de juillet, une partie de la France a bien cru que l’extrême droite allait s’installer aux commandes du pays. La chose ne s’est pas faite, mais la contre-performance du Rassemblement national (RN), arrivé troisième aux élections législatives, ressemble à un sursis. Comment faire, dès lors, pour conjurer cet avenir peu radieux ? Ecrire, répondent les auteurs des nombreux ouvrages publiés sur le sujet depuis septembre pour analyser «les ressorts cachés du vote RN», son «imaginaire si désirable», son «étrange victoire», ou «comment le fascisme inonde notre langue», pour mieux «résister» et «battre l’extrême droite». Autant de titres et de sous-titres de livres, qui dessinent comme un programme : loin des anathèmes paresseux pour mieux contrer leur ascension, il faut désormais prendre au sérieux ce que représentent Marine Le Pen et Jordan Bardella.
Preuve que la réflexion progresse : aucun des ouvrages lus par Libé ne verse dans le lieu commun selon lequel le vote RN ne serait qu’un geste de désespoir, de colère, de