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Enquête

Succession de Macron : comment Gabriel Attal entre en piste

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Alors qu’il a pris ce samedi la tête du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, le Premier ministre acte la rupture avec le chef de l’Etat. La présidentielle n’est plus un tabou pour ses proches et «la guerre totale» avec Gérald Darmanin a démarré.
Gabriel Attal et Gérald Darmanin à l’Assemblée, le 30  janvier. «C’est complètement la guerre» entre eux, selon un témoin. (Emmanuel Dunand/AFP)
publié le 12 juillet 2024 à 21h18

Comme à son habitude lorsqu’il se sent acculé, Emmanuel Macron s’est mis en colère. Vendredi, en fin de matinée, le président de la République a convoqué dans le salon vert de l’Elysée la petite poignée de personnalités qui comptent dans son camp, à commencer par le Premier ministre, ­Gabriel Attal, et le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Se trouvaient là aussi, carburant au café et au coca zéro, l’ex-Première ministre Elisabeth Borne, ou encore la députée des Yvelines, Aurore Bergé. Devant eux, le chef de l’Etat a tempêté contre le «spectacle désastreux» qu’ils offraient ces ­derniers temps aux Français. Celui «des ambitions prématurées» qui s’étalent à la une.

Le chef de l’Etat les a rappelés à un devoir de «loyauté au projet de 2017». Avant d’avoir un mot spécifique pour Gabriel Attal qui deviendra président du groupe Renaissance à l’Assemblée ce samedi à midi, au terme d’un conflit éclair et médiatique qui l’a opposé à Borne et Darmanin. «L’objectif est de réussir à nous obtenir les meilleurs postes à la tête de commissions», a asséné Macron.

Quelles sont les chances pour que ce coup de pression impressionne le Premier ministre, qui, à 35 ans, devrait quitter Matignon prochainement, quelques mois à peine après y avoir été propulsé ? Il fallait l’entendre rétorquer sèchement en milieu de semaine dans le huis clos d’un conclave au cours duquel était débattue la volonté du chef de l’Etat de repousser le scrutin pour la présidence du groupe