Face aux accusations de collusion avec la Russie de Vladimir Poutine, le Rassemblement national (RN) a déjà essayé le judo. Cela n’a pas vraiment marché : en essayant de retourner les attaques de leurs adversaires macronistes, les amis de Marine Le Pen se sont en fait plutôt enfoncés dans la mélasse. C’était l’année dernière. Régulièrement renvoyé à ses panégyriques passés et au prêt de neuf millions d’euros accordé par une banque tchéco-russe – «Vous parlez à votre banquier quand vous parlez à la Russie», avait lancé Macron à sa concurrente, en plein débat de second tour à la dernière présidentielle –, le parti d’extrême droite avait usé de son droit de tirage à l’Assemblée nationale pour convoquer une commission d’enquête sur les ingérences étrangères. Jean-Philippe Tanguy, numéro 2 du groupe parlementaire frontiste et stratège de l’opération, en avait pris la présidence, laissant à sa collègue macroniste Constance Le Grip le soin… d’écrire le rapport final, rendu en juin 2023, et de pointer son «soutien idéologique et une proximité affichée avec le régime de Poutine». «Sabotage», avait hurlé Tanguy, dénonçant un «rapport malhonnête», une «manipulation» et un «procès politique contre le RN». Bref, la commission s’était retournée contre son président et le parti de celui-ci.
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