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Christiane Taubira bientôt lâchée par... la Primaire populaire?

Election Présidentielle 2022dossier
Une partie du mouvement citoyen ne supporte plus de soutenir une candidate qui ne parvient ni à unir la gauche, ni à monter dans les sondages. Ils se donnent jusqu’au 4 mars pour se mettre d’accord.
Christiane Taubira à Créteil, le 12 février. (julien de rosa/AFP)
par Nina Jackowski
publié le 18 février 2022 à 15h19

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Après la primaire, la guerre. Le mouvement citoyen vit des temps quelque peu agités depuis la victoire de Taubira fin janvier. Les «fidèles» de la Primaire populaire, qui souhaitent soutenir l’ex-garde des Sceaux jusqu’au bout, tentent de tenir bon face à la fronde venue du camp des «pragmatiques», prêts à lâcher Taubira, nous apprend un membre du collectif bien informé. A gauche, la femme du rassemblement n’est pas parvenue à rassembler. «Ils n’ont pas voté pour une candidate mais pour une marieuse. On leur demande quelque chose d’incohérent avec le projet initial», admet le militant. «Electeurs et militants ne sont pas sur la même ligne», reconnaît notre source, qui confie n’avoir «pas anticipé une telle résistance».

Le week-end dernier, la question a été posée en AG : faut-il lâcher Taubira ? Et comment le faire sans se dédire auprès des 400 000 votants ? Les militants sont bien embêtés. Et ça commence à se voir. Ils sont bien mobilisés dans la rue, mais surtout pour lutter contre la mal-inscription. «La Primaire pop est très discrète sur la candidature Taubira. On imagine que ce ne serait pas le cas si elle était plus haut dans les sondages», nous soufflait le PRG en début de semaine alors que le parti abandonnait la candidate.

Trois options sur la table

Histoire de calmer le jeu, l’AG a accouché d’une solution. Ou plutôt d’une deadline. Les militants sont priés de courber l’échine en soutenant Taubira jusqu’au 4 mars, date de clôture des parrainages. D’ici-là, trois options sont sur la table. Soit la Guyanaise parvient à conclure un ticket de rassemblement avec un autre candidat, et tout le monde est soulagé. C’est mal parti. «On fait le tour des popotes, mais visiblement ils n’ont pas compris ce qu’était le principe du rassemblement», maugrée Victor Grezes, le nouveau directeur politique, qui a participé à une visioconférence dimanche avec des membres de l’équipe Jadot.

Soit le collectif organise un référendum en ligne pour savoir si le contrat a été «tenu» ou «non tenu». Soit la Primaire pop se retire purement et simplement, sans vote. La meilleure solution est encore ailleurs. Affichant 73 parrainages au 15 février, Taubira risque de se retirer d’elle-même au final, si elle ne parvient pas à réunir les 500 signatures requises. «Ça faciliterait la situation», lâche le bénévole. Courageux mais pas téméraire.