La commune du Champ-de-la-Pierre, 44 habitants, est composée d’une addition de hameaux installés au centre de l’Orne, entre étangs et forêts de chênes. Tout autour, dans les champs à perte de vue et sous une chaleur étouffante, les agriculteurs s’affairent en cette fin juin à moissonner le blé et l’orge. Ici, outre les bâtisses en pierre cossues et les jardins entretenus, on ne trouve ni boulangerie, ni supérette, ni médecin. Et dans ce paysage dépouillé, un autre élément central de la vie politique française manque à l’appel : l’abstention. Ici, ce mot n’existe pas.
«A quasiment toutes les élections, on atteint 100 % de participation. Ce n’est pas automatique, mais presque», se félicite Jeanne-Marie Boudet, la maire sans étiquette du village depuis 2005. La retraitée de 71 ans soutient que tous les habitants «sont heureux d’aller voter». Un «devoir qui relève du bon sens», tant pour la quinzaine de personnes âgées que pour la quinzaine d’actifs installés dans la commune. Les mineurs, eux, attendent leur tour. Faire le contraire serait «inouï».
«On va sûrement refaire 100 % le 30 juin»
Pour les dernières élections européennes du 9 juin, les trente inscrits sur les listes électorales se sont donc tous déplacés aux urnes, alors que l’abstention en France a atteint 48,6 %. Les trente votants ont placé en tête, à