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Libération
Négociations

Union de la gauche aux législatives: ça coince encore...

Gauche 2022 : le grand embouteillagedossier
Alors que les insoumis assurent qu’un accord est possible avant le défilé du 1er mai dimanche, les autres forces de gauche estiment que Jean-Luc Mélenchon et les siens sont encore «trop gourmands». Lesquels s’estiment «justes» dans leurs propositions. Explications.
Pierre Jouvet et Sébastien Vincini au siège de la France insoumise, le 29 avril à Paris. (Alain Jocard/AFP)
publié le 30 avril 2022 à 16h14

Les gauches ensemble dans la rue pour la Fête des travailleurs ? Le temps presse. Les négociations s’enchaînent ce samedi. Pas encore de nouvelle rencontre avec les socialistes mais des «discussions informelles». Un nouveau rendez-vous se tient cet après-midi avec les écologistes. La France insoumise échange avec chacune des familles qui elles-mêmes se parlent entre elles pour comparer les discussions. Une sorte de labyrinthe géant.

La situation actuelle : les roses, les socialistes et les communistes ont peu goûté l’entretien de Jean-Luc Mélenchon dans le JDD. Notamment la phrase sur les «losers» qui doivent s’unir pour enfin jouer la gagne. «Nous leur proposons une bataille pour gagner. C’est fédérateur, non ? Il faut qu’ils sortent de la lose», balance le troisième homme de cette présidentielle (22 %). Il leur demande d’«assume[r] la volonté de gagner» et déplore : «Pour certains de nos partenaires, gagner, c’est une chimère. Ils ont la culture permanente de la défaite. Alors ils se laissent absorber par les enjeux internes.»

La journée de samedi s’annonce très longue

Un négociateur dit au sujet de La France insoumise : «A ce stade des discussions, il n’y a ni bannière commune, les insoumis proposent l’Union populaire mais ça ne va pas aider à additionner les voix. Et ils accusent les autres d’être trop gourmands alors qu’ils visent 70 % des circonscriptions. Une manière de faire disparaître les autres forces du paysage, même sur des circonscriptions ingagnables.»

La France insoumise ne voit pas les choses de cette manière. Ils estiment être «équilibrés» et «justes» dans leurs offres. La réponse de l’autre camp : «Tout le monde comprend qu’ils pèsent plus dans la coalition mais c’est exagéré, c’est trop gourmand et pourtant, tout le monde y met de la bonne volonté.» La journée de samedi s’annonce très longue. Tout le monde est d’accord pour dire que tout peut se jouer dans les prochaines heures et que le défilé main dans la main est possible. L’inverse – c’est-à-dire l’enlisement – également possible. La pièce est en l’air.