Toute la gauche n’a pas encore perdu la foi. Un eurodéputé PS, Christophe Clergeau, espère encore une candidature commune pour l’élection présidentielle de 2027. Et suggère, pour y parvenir, de s’inspirer du conclave pontifical. Après tout, «toutes les formules de primaires citoyennes ont montré leurs limites», constate dans une tribune publiée ce mercredi 7 mai dans le Nouvel Obs, le vice-président du groupe des socialistes au parlement européen. Selon lui, un conclave, «calqué sur celui qui désignera le souverain pontife», présenterait dans la méthode «de nombreux avantages».
En premier lieu, ce proche d’Olivier Faure, président du Parti socialiste, propose de traduire les «congrégations générales» qui permettent de connaître les personnalités clés, candidates ou pas, et leur vision, par «10 à 15 débats publics dans le pays pour poser le paysage des choix possibles».
«Une pression supplémentaire»
Il suggère ensuite que le conclave se tienne «dans un cadre coupé du monde et secret, fondé sur une obligation de résultat et une majorité large de 70% à atteindre». «Sans téléphone ou moyen de communication», ce conclave déconnecterait chacun «de la bulle médiatique». «Chaque scrutin qui passe, chaque heure qui file (mettrait) une pression supplémentaire sur le collectif et sur chacun de ses membres».
Analyse
Un vœu pieu bien que la perspective d’une candidature unique de la gauche à la prochaine présidentielle semble pourtant s’éloigner de plus en plus chaque jour. Tous les différents courants du PS sont d’accord pour ne pas s’allier avec les insoumis, jugés trop radioactifs. Mais la patronne des Ecologistes, Marine Tondelier, inépuisable avocate d’un rassemblement le plus large possible, ne veut, à l’inverse, pas exclure les insoumis d’un potentiel rassemblement de la gauche.
Pour Christophe Clergeau, la gauche, qui ne dispose pas de d’un collège de cardinaux à l’instar de l’Eglise catholique, devrait ainsi définir la composition d’un conclave «suffisamment diversifié pour être représentatif des forces de la gauche et de l’écologie, suffisamment restreint pour que ce voyage au sein d’un groupe soit partagé et transformant». L’objectif, selon lui : «casser les codes et penser une méthode renouvelée», et ce afin «d’éviter l’échec».