En novembre 2016, Donald Trump remporte son premier bail à la Maison Blanche et Marine Le Pen croit décrocher le sien pour l’Elysée. «Ce qui s’est passé cette nuit n’est pas la fin du monde, c’est la fin d’un monde», jubile la prétendante à la présidentielle, qui y voit le signe de «la victoire de la liberté, la liberté d’un peuple souverain, la liberté de citoyens qui ont su s’affranchir d’une campagne où le dénigrement et la peur, où l’infantilisation et la condescendance furent autant de tentatives, finalement infructueuses, de conditionnement de l’opinion». De sa victoire à elle, en somme. A Paris, les militants du Front national (devenu depuis Rassemblement national) se retrouvent pour faire la fête.
Huit ans plus tard, l’ambiance a changé. Les principaux cadres du parti ont reçu la consigne de se montrer particulièrement mesurés («Ce n’est pas une élection française», leur a-t-on rappelé mercredi matin sur la boucle Whatsapp dédiée aux éléments de langage) et d’attendre la réaction de Marine Le Pen et de Jordan Bardella pour savoir ce qu’ils doivent en penser eux-mêmes. C’est-à-dire pas grand-chose, à en lire la réaction de la patronne du RN, qui a présenté mercredi ses «vœux de succès à Donald Trump», acté que «la démocratie américaine s’est clairement exprimé et [que] les Américains se sont donné en toute liberté le président qu’ils ont choisi», et formulé un très vague souhait : «Cette nouvelle ère politique qui s’ouvre do