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Libération
Cadeau empoisonné

Vladimir Poutine prétend «soutenir» Kamala Harris, les Etats-Unis lui demandent «d’arrêter de se mêler» de leur élection

Le président russe a déclaré ce jeudi 5 septembre préférer la candidature de la démocrate à celle de Donald Trump, qui avait imposé «plus de sanctions à la Russie qu’aucun président» avant lui.
Vladimir Poutine à Vladivostok, ce jeudi 5 septembre 2024. (Vschaeleva Proskov/AFP)
publié le 5 septembre 2024 à 12h16
(mis à jour le 5 septembre 2024 à 17h08)

Qui l’eut cru. Vladimir Poutine a assuré ce jeudi 5 septembre «soutenir» la candidate démocrate Kamala Harris pour la présidentielle américaine de novembre. Lors d’un forum économique à Vladivostok, le président russe a motivé cette déclaration surprenante par plusieurs raisons. Premièrement, comme le Joe Biden a «recommandé à ses électeurs de soutenir Mme Harris, nous la soutiendrons aussi», a lancé Poutine, bravache. Avant le retrait de Joe Biden de la course à la Maison Blanche, le patron du Kremlin avait d’ailleurs déjà affirmé préférer la candidature du démocrate à celle de Donald Trump.

Vladimir Poutine a également estimé que l’ex-chef d’Etat républicain, au pouvoir de 2017 à 2021, avait imposé «plus de sanctions à la Russie qu’aucun président» avant lui. Kamala Harris «s’abstiendra peut-être de faire ce genre de choses», a-t-il dit. «Deuxièmement, elle a un rire si expressif et contagieux que cela montre qu’elle se porte bien», a ajouté Poutine, double pique, en référence au rire de la candidate démocrate, raillé par les trumpistes, et aux forces déclinantes du président sortant.

La Maison Blanche a sèchement répondu appelé à Vladimir Poutine ce jeudi après-midi : «Les seules personnes qui devraient déterminer qui sera la ou le prochain président des Etats-Unis sont les Américains et nous apprécierons grandement que M. Poutine, ‘‘petit a’’ : arrête de parler de notre élection, et, ‘‘petit b’’ : arrête de s’en mêler», a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, à des journalistes.

Cette annonce surprend d’autant plus qu’elle arrive dans un contexte de nouvelles tensions entre Washington et Moscou. Mercredi, les autorités américaines ont en effet prononcé des sanctions et annoncé des poursuites contre des responsables du média russe RT, accusé de tentatives d’ingérence dans les élections de novembre 2024.

«Les préférences de la Russie n’ont pas changé»

La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a jugé jeudi que les mesures prises contre des responsables de RT faisaient partie d’une «campagne […] préparée de longue date et qui est nécessaire à l’approche de la dernière phase du cycle électoral». Elle a assuré que Moscou préparait «bien évidemment» une réponse à ces nouvelles sanctions à même de «faire frémir tout le monde», dans un entretien à l’agence de presse d’Etat Ria Novosti.

La Russie avait déjà été accusée d’avoir mené des opérations d’influence, notamment sur les réseaux sociaux, lors de la présidentielle de 2016, en faveur de Donald Trump, qui avait remporté le scrutin. Le ministre américain de la Justice, Merrick Garland, a assuré que «les préférences de la Russie n’ont pas changé par rapport à la dernière élection», semblant indiquer que Moscou poussait de nouveau le candidat républicain. La Russie continue donc à faire ce qu’elle fait de mieux : semer le trouble.

Mise à jour : à 17h07, avec l’ajout de la réaction de la Maison Blanche.