Comme un goût d’amertume teintée, au choix, de colère, de lassitude ou de résignation. La campagne présidentielle qui s’achève avant le premier tour laisse nombre de Françaises et Français sur leur faim. De Bordeaux à Marseille, en passant par Moncontour, près de Saint-Brieuc, Lille et Oyonnax, à une centaine de kilomètres de Lyon, les citoyennes et citoyens appelés aux urnes pointent, pêle-mêle, le manque de débats, de candidats inspirants, de propositions, de «foi». Mais aussi l’excès de polémiques, de «bruits» pour rien, de sondages. Si les raisons de se réjouir sont bien maigres, nombreux sont celles et ceux qui iront tout de même voter ce dimanche, pour être, tout de même, à la hauteur d’un scrutin qui, selon eux, en a terriblement manqué.
Moncontour (Côtes-d’Armor)
«Je n’arrive pas à rire de ce qui se passe, parce que tout est complètement absurde»
A «l’Abri des temps», l’étal des essais boude les ouvrages des candidats à la présidentielle. La librairie de Moncontour, village médiéval de 800 âmes dans l’arrière-pays de Saint-Brieuc, préfère proposer des livres qui creusent «des sujets de fond» : le bilan du quinquennat Macron par Attac, un livre qui trace des pistes pour «sortir la dette des griffes de la finance», un autre qui ausculte «la tentation du sauveur»… Parmi les best-sellers du moment, «le plan de transformation de l’économie française», du think tank spécialisé dans la