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Zemmour et son «ben voyons» : la politique du LOL

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«Moi fasciste ? Ben voyons», a lancé Eric Zemmour à la tribune de son meeting dimanche à Villepinte. Quel argument… et pourtant ses fans sont séduits. Car ces deux mots, qui font fureur en ligne, sont devenus un quasi-slogan officieux de la campagne du désormais candidat.
Dans les travées du meeting d'Eric Zemmour dimanche à Villepinte. (Denis Allard/Libération)
publié le 7 décembre 2021 à 7h00

«Vous avez peut-être entendu dire que j’étais un fasciste, que j’étais un raciste», lance Eric Zemmour à la tribune de son premier meeting, dimanche à Villepinte (Seine-Saint-Denis), alors que la foule hue ces critiques. «Que j’étais un misogyne.» Les huées redoublent. «Je vois avec plaisir que vous ne vous y trompez pas», jubile-t-il. Le candidat d’extrême droite ménage son effet, visiblement très content de lui : «Fasciste… moi fasciste ?» Le public se lève pour crier «non !». «Vous avez raison, ben voyons !». Eruption de joie, la salle est debout et scande ces deux mots : «Ben voyons.» Aussi sidérant que cela puisse paraître, c’est un grand moment pour ses fans. Nombreux sont ceux qui brandissent des pancartes, portent aussi des casquettes, frappées de ce tic de langage devenu quasi-slogan de campagne.

C’est dans l’émission Ça se dispute qui l’opposait, jusqu’en 2014, au journaliste Nicolas Domenach, sur la chaîne qui s’appelait encore iTélé, qu’Eric Zemmour s’est mis à utiliser quasiment systématiquement cette expression pour marquer ses désaccords