Pas rancunière, Elisabeth Borne. La voilà qui reprend du service au ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ministre d’Etat et numéro 2 dans l’ordre protocolaire, sous l’autorité de deux hommes qui lui ont mené la vie dure pendant ses deux petites années à Matignon : le Premier ministre, François Bayrou, qui ne cessait à l’été 2022 de réclamer un profil «plus politique» pour diriger le gouvernement, sous-entendant que la polytechnicienne, pourtant ministre sans discontinuer depuis 2017, était une erreur de casting ; le président de la République, Emmanuel Macron, dont elle brossait cet automne un portrait peu flatteur dans Vingt mois à Matignon (Flammarion).
La deuxième femme à s’installer à Matignon, après Edith Cresson, y consigne l’ensemble des grandes inélégances et petites perversités du chef de l’Etat à son égard. Sa façon de lui susurrer qu’il serait «élégant» de demander un vote de confiance à l’Assemblée après le fiasco des législatives de juin 2022, alors qu’elle aurait été sûre de le perdre. La muflerie avec laquelle il fait annoncer par un communiqué sec de l’Elysée s