Un peu plus d’un an sépare les deux interventions. «Sachons, dans ce moment, sortir des sentiers battus, des idéologies, nous réinventer – et moi le premier», promettait ainsi Emmanuel Macron, le 13 avril 2020 face à plus de 34 millions de Français devant leur télévision. Dans son interview à la presse quotidienne régionale publiée vendredi, plus aucune trace de cette «réinvention» promise en sortie de crise sanitaire mais une confirmation d’un retour aux sources du macronisme comme tremplin pour sa tentative de réélection en 2022 : s’attaquer aux «procédures […] trop lentes et trop bureaucratiques», en France comme en Europe ; reprendre le flambeau des «réformes» et de la «modernité», deux concepts qui lui avaient permis d’imposer sa position centrale sur l’échiquier politique français et de faire croire au «nouveau monde» politique ; défendre, sans aucun bémol, sa politique économique et sociale marquée par une diminution des prélèvements obligatoires, entreprises et ménages très aisés compris. «Heureusement que nous avons réduit les impôts, y compris en supprimant la part anti-production de l’ISF !», se félicite-t-il alors qu’outre-Atlantique, le démocrate Joe Biden annonce que les plus riches de son pays vont devoir contribuer à l’effort de reconstruction et d’assainiss
Analyse
Elle est où la «réinvention», M. le Président ?
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Emmanuel Macron lors d'un déplacement à Montpellier le 19 avril, au lendemain de la publication d'une interview donnée au Figaro sur le thème de la sécurité. (Guillaume Horcajuelo/Reuters)
par Lilian Alemagna
publié le 3 mai 2021 à 16h34