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Libération
Le billet de Thomas Legrand

Elon Musk et son salut nazi : nous avons changé d’ère

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La réalité américaine, que l’on voyait venir depuis longtemps, nous saute aux yeux avec les images de ce geste scandaleux, effectué par le numéro 2 de fait du gouvernement américain lors de l’investiture de Donald Trump, lundi 20 janvier.
Elon Musk sur scène lundi 20 janvier au Capitole, à Washington, pour l'investiture de Donald Trump. (Mike Segar/Reuters)
publié le 21 janvier 2025 à 17h03

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Elon Musk a-t-il fait le salut nazi ? A l’évidence oui. L’a-t-il fait exprès ? Quand, petit, après avoir fait une bêtise, je protestais en affirmant «pas fait exprès !», ma mère me répondait «tu n’avais qu’à faire exprès de ne pas le faire», version maternelle du rétablissement de la charge de la responsabilité. Le geste existe, il a été répété. Elon est maintenant pourtant un grand garçon. Il sait parfaitement ce que ce geste peut et doit provoquer dans le monde démocratique, au moins.

Les défenseurs de l’homme le plus riche du monde (par définition, il y a toujours beaucoup de défenseurs de l’homme le plus riche du monde) disent, en substance, que l’état d’exaltation explique la perte de self-control du milliardaire, et que ceux qui l’accusent ont l’esprit mal tourné. En réalité, avec conviction ou par goût immodéré de la provocation, le patron du réseau social X a dépassé la limite ultime de l’acceptable pour toutes les consciences démocratiques qui se sont construites depuis la Seconde Guerre mondiale. Et nous n’avons pas à