Un phénomène d’ampleur. D’après Gérald Darmanin, plus de 300 plaintes pour «menace de mort» sur des élus ont été déposées depuis le mois de juillet et l’entrée en vigueur du pass sanitaire. Invité ce mardi matin sur RTL, le ministre de l’Intérieur a souligné que «dans ce cadre particulier des antivax, il y a énormément de dépôts de plaintes pour menaces». «Une augmentation exponentielle» même si Gérald Darmanin précise qu’il y avait également des menaces «au nom de l’islam radical» et «de tous les ordres».
Le ministre de l’Intérieur sera reçu ce mardi soir avec le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, par le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, pour faire un point sur le nombre de cas recensés et la réponse judiciaire apportée. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, 1 186 élus ont été pris pour cible dans les onze premiers mois de 2021, dont 162 parlementaires et 605 maires ou adjoints victimes d’agressions physiques, soit une hausse de 47% par rapport à 2020. 419 outrages ont aussi été recensés (+ 30%). Par ailleurs, 60 élus ont été menacés depuis le début de l’année 2022, précise l’entourage de Gérald Darmanin.
Protection renforcée des domiciles et permanences
Le député de Saint-Pierre-et-Miquelon Stéphane Claireaux (LREM) a été agressé dimanche devant son domicile, visé par des projectiles lancés par des manifestants contre le pass sanitaire. Une attaque qui selon lui «ressemblait à une lapidation». En déplacement à Nice, Emmanuel Macron a dénoncé lundi une agression «inacceptable» et «intolérable», déplorant «l’intensification des violences» contre les élus.
Le 29 décembre, c’était le député LREM de l’Oise Pascal Bois à Chambly qui dénonçait l’incendie de son garage personnel, en raison principalement de son soutien à la politique sanitaire du gouvernement. Gérald Darmanin avait annoncé dans la foulée un renforcement de la protection des domiciles et des permanences des députés, «dans le contexte de l’examen du projet de loi du pass vaccinal».
Mais la violence envers les élus ne se limite pas à ce contexte politique. «Malheureusement et depuis quelques années il y a une augmentation d’une atteinte aux élus, la mort du maire de Signes le démontre», décrit Gérald Darmanin. En 2019, un homme avait renversé le maire de cette commune du Var, Jean-Mathieu Michel, avec sa camionnette après avoir déchargé illégalement des gravats.