Menu
Libération
Crise

Emeutes en Nouvelle-Calédonie : Emmanuel Macron se rend sur place dès ce soir pour y installer «une mission»

Après une semaine de violences dans le territoire du Pacifique à la suite du vote de la réforme gouvernementale, le président de la République va décoller dès ce mardi 21 mai pour y installer «une mission», dont les contours ne sont pas encore précisés.
Emmanuel Macron à l'Élysée à Paris, le 17 mai 2024. (Ludovic Marin/AFP)
publié le 21 mai 2024 à 11h41

La réponse de l’exécutif était attendue après une semaine d’émeutes en Nouvelle-Calédonie, consécutives au vote de la loi gouvernementale. Emmanuel Macron va décoller ce mardi 21 mai dans la soirée pour se rendre dans le territoire du Pacifique, a annoncé en fin de matinée la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, à la sortie du conseil des ministres. Le président de la République va y installer «une mission», a-t-elle déclaré, renvoyant toutefois à plus tard les questions sur les «modalités» de cette action, sa nature et sa durée. Faisant état de «nets progrès dans le rétablissement de l’ordre», l’Elysée juge auprès de Libération «important d’entamer tout de suite une phase de dialogue», au cours de laquelle seront abordés «l’ensemble des sujets» : ordre, reconstruction, solution politique. C’est sur place que le chef de l’Etat, qui embarque avec le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, la ministre chargée des Outremer, Marie Guévenoux, et le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, doit annoncer la composition de la mission.

De son côté, «le Premier ministre [Gabriel Attal] aura l’occasion d’y aller, pas immédiatement mais dans les semaines à venir», a ajouté la porte-parole du gouvernement. Selon BFMTV, ce déplacement devrait intervenir après les élections européennes du 9 juin. «Face au déchaînement de violence, la priorité est au retour à l’ordre pour permettre la reprise du dialogue», a-t-elle souligné.

En revanche, la porte-parole du gouvernement a précisé que l’état d’urgence, déclaré mercredi pour une durée de douze jours, n’est pas prolongé, pour l’instant. «La situation est en voie de se normaliser» et «le sujet [d’une prolongation] n’a pas été adopté ce matin», a déclaré Prisca Thevenot. Cette situation exceptionnelle ne peut être prolongée au-delà de douze jours sans soumettre un texte au Parlement. Une éventuelle prorogation nécessiterait une saisine de l’Assemblée nationale et du Sénat avant le 27 mai.

«Nets progrès dans le rétablissement de l’ordre»

Après une semaine d’émeutes en réaction à une réforme du corps électoral qui ont fait six morts dont deux gendarmes, Emmanuel Macron avait constaté lors d’un Conseil de défense lundi «de nets progrès dans le rétablissement de l’ordre» en Nouvelle-Calédonie. L’exécutif avait à cette occasion décidé de mobiliser «pour un temps» des personnels militaires afin de «protéger les bâtiments publics» et soulager ainsi les forces de sécurité intérieure, selon l’Elysée.

L’aéroport international de Nouméa reste toutefois fermé aux vols commerciaux jusqu’à samedi matin, a fait savoir mardi le gestionnaire de la plateforme.