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Analyse

Emmanuel Macron au Salon de l’agriculture : un «grand débat» parti en fumier

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Persuadé de sortir par le haut de la crise avec un long échange dans les allées du Salon de l’agriculture, l’Elysée n’a réussi qu’à jeter de l’huile sur le feu. La visite présidentielle, ce samedi, prend des allures de piège.
Des agriculteurs de la FNSEA, à la veille de l'ouverture du Salon de l'Agriculture, à Paris, le 23 février 2024. (Denis Allard/Libération)
publié le 23 février 2024 à 20h40

La grande débâcle. Sorti du chapeau présidentiel, le «grand débat» prévu ce samedi au Salon de l’agriculture, a été remballé vendredi soir, à quelques heures de l’inauguration du raout annuel porte de Versailles. «Les syndicats agricoles […] avaient voulu un débat ouvert. Ils en demandent aujourd’hui l’annulation. Dont acte», réplique, sur X (anciennement Twitter), Emmanuel Macron, amer, précisant qu’il ouvrira bien l’événement samedi matin, après un petit-déjeuner à huis clos avec les syndicats, puis ira «au contact de tous ceux qui veulent échanger». Pensé comme le point d’orgue de sa visite, ce débat était censé mettre à plat les colères sur l’un des «rings» d’exposition du Salon. Il avait, au contraire, embrasé un monde agricole déjà à cran. Invitations lancées en catastrophe, mouvement écolo radical les Soulèvements de la Terre (SLT) un temps annoncé parmi les participants, boycotts en cascade : rien n’allait dans les préparatifs de cet énième bidule imaginé pour désamorcer les tensions, en plein regain de mobilisation des agriculteurs.

Voyant monter le risque que son déplacement au Salon soit chahuté, le Président pensait avoir trouvé la martingale. Un débat avec toutes les parties prenantes, des producteurs à l’industrie agroalimentaire, de la grande