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Que serait Emmanuel Macron sans le barrage républicain, lui qui en a bénéficié par deux fois pour remporter l’élection présidentielle ? Il serait resté à l’état de comète et n’aurait sans doute jamais accédé à l’Elysée. Ni en 2017 ni en 2022, où il a chaque fois affronté Marine Le Pen au second tour. Et chaque fois, on a pu constater combien le chef de l’Etat, malgré ses mots aux soirs du deuxième tour, n’a jamais tenu compte des circonstances de ses victoires et combien cela a nourri un légitime ressentiment chez les millions d’électeurs de gauche qui ont voté pour lui dans le seul but d’empêcher l’extrême droite d’entrer à l’Elysée.
La dernière séquence post-électorale et la nomination à Matignon de Michel Barnier (dont le parti, Les Républicains, n’avait même pas appelé au barrage républicain, pourtant le fait marquant du scrutin), le tout avec l’assentiment tacite du Rassemblement national – une manœuvre qui s’apparente incontestablement à un contournement du résultat des urnes, laisseront des traces encore plus profondes. On connaît tous des électeurs de gauche qui ont le sentiment d’avoir été floués, que leur vote n’a servi