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Le dénouement du casting pour Matignon n’a, par principe, jamais été aussi proche. Et on peut déjà dire que l’engouement sera nul. Ce qui ressort du feuilleton ahurissant ouvert par la dissolution décidée après les européennes par Emmanuel Macron, c’est un profond ressentiment, une forme de sidération jusque parmi ses soutiens à l’égard de l’attitude du chef de l’Etat et une fatigue démocratique qui n’est pas nouvelle mais qui s’est largement aggravée dans la séquence. Autant de choses dont le pays n’avait pas besoin. Pour une majorité d’électeurs français, qu’ils aient voté au premier tour des législatives pour le Rassemblement national ou pour le Nouveau Front populaire (NFP), le chef de l’Etat se livre sans complexe à ce qui s’apparente à un contournement du résultat des urnes. Dans cette façon de s’asseoir, parce qu’elle lui déplaît, sur l’expression démocratique du plus grand nombre, il y a quelque chose qui rappelle l’attitude du pouvoir après le non au référendum européen de 2005.
Certes, le résultat des législatives n’a pas donné de majorité claire à l’Assemblée nationale, où trois blocs cohabitent de fait.