Emmanuel Macron est arrivé à Marseille ce mardi 19 mars au matin pour une visite surprise sur la lutte antidrogue. Le chef de l’Etat a rejoint sur place les ministres de l’Intérieur Gérald Darmanin, de la Justice Eric Dupond-Moretti ainsi que la secrétaire d’Etat à la Ville Sabrina Agresti-Roubache.

Selon l’Elysée, le chef de l’Etat «est à Marseille pour une visite surprise à l’occasion d’une opération “Place nette XXL”» de démantèlement du trafic de drogue. S’exprimant devant la presse après plus de deux heures de déambulation dans le quartier de la Castellane, Emmanuel Macron a vanté «plus de 82 interpellations et une soixantaine de gardes à vue» depuis lundi. Il s’agit de «la première d’une série d’une dizaine d’opérations ‘Place nette’ dites ‘XXL» qui doivent s’étendre dans d’autres villes de France sur plusieurs semaines.

Une opération d’envergure, censée mobiliser d’importants effectifs de police pendant plusieurs semaines, a été lancée dans la cité phocéenne gangrenée et ensanglantée par le narcotrafic. La guerre de territoires pour le contrôle des juteux points de deal a ensanglanté Marseille comme jamais en 2023, avec 49 personnes tuées dans des narchomicides, dont quatre victimes collatérales, notamment sur fond de rivalité entre deux clans rivaux : Yoda et DZ Mafia.

Treize jeunes membres présumés de ce dernier gang ont été interpellés il y a une semaine à Marseille, Rennes et dans les Alpes-de-Haute-Provence dans le cadre d’une enquête pour tentative de meurtre en Espagne. Dix d’entre eux ont été mis en examen samedi, selon le parquet de Marseille. Ces arrestations sont intervenues quelques jours à peine après l’interpellation au Maroc de Félix Bingui, 33 ans, alias «le chat», le chef présumé du clan Yoda.

«Ma feuille de route aujourd’hui, elle est claire : les stups, les stups, encore les stups», avait déclaré début mars Pierre-Edouard Colliex, nouveau préfet des Bouches-du-Rhône à l’occasion d’une de ces opérations «place nette» menées quasi quotidiennement par les forces de l’ordre dans les cités marseillaises. Lundi encore, une de ces opérations s’est déroulée dans la cité de La Castellane, l’une des plus importantes de Marseille, qui compte plusieurs points de deal.

Les magistrats marseillais avaient tiré la sonnette d’alarme début mars face à la puissance du narcotrafic. «Nous sommes en train de perdre la guerre contre les trafiquants à Marseille», s’était inquiétée Isabelle Fort, responsable du service «criminalité organisée» du parquet de Marseille, devant la commission sénatoriale d’enquête dédiée à la lutte contre le trafic de drogues en France.