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Bon nombre d’acteurs politiques misent sur une nouvelle dissolution de l’Assemblée par Emmanuel Macron dès que cela sera possible, en juin prochain. Le spectre de nouvelles législatives anticipées encourage les uns (la gauche) à rester à bonne distance du gouvernement Barnier, les autres (le RN) à réclamer la proportionnelle – qui les avantagerait alors – comme condition d’une non-censure. Mais de nombreux autres, survivants inespérés du dernier scrutin (LR et le camp présidentiel), sont hantés par la perspective d’un retour aux urnes.
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L’info suivante inquiétera ou rassurera donc chacun : le Président n’a, à cette heure, pas l’intention de dissoudre à nouveau. «Ce n’est pas sa volonté à date», indique un proche du chef de l’Etat à Chez Pol. Voilà qui change de l’époque où il menaçait de le faire à tout bout de champ, au moindre signe de fronde dans son camp ou à la perspective du vote d’une motion de censure par les oppositions.
Il faut dire que Macron a joué à ce petit jeu et a perdu : une centaine de députés en moins et l’obligation de laisser le pouvoir de gouverner à d’autres, en passant du statut de patron à celui d’associé minoritaire. De quoi calmer ses ardeurs de recommencer. Vous aurez cependant noté que cette déclaration d’intention ne vaut que pour le moment présent et est susceptible d’évoluer…
Après les législatives, certains à gauche et même en macronie réclamaient au Président l’engagement de ne pas recourir à la dissolution pour le reste de son mandat, seul moyen selon eux de convaincre les uns et les autres de négocier pour gouverner d’ici 2027. Car pourquoi s’embarquer sur cette galère et s’associer au bilan s’il faut repartir en campagne dans un an ? La «volonté» de Macron ne va donc pas jusque-là, mais c’est un premier pas, censé signifier que Michel Barnier et son gouvernement sont là pour durer. Jusqu’à preuve du contraire.