«Nous proposons de céder des Mirage 2000-5 à l’Ukraine et de former 4500 soldats ukrainiens»
Interrogé par Gilles Bouleau de TF1 et Anne-Sophie Lapix de France 2, en duplex de Caen, Emmanuel Macron a commencé par évoquer les perspectives de paix en Ukraine. Il a insisté sur le fait que «la paix n’était pas la capitulation de l’Ukraine. La seule paix que défendons est une paix négociée par les deux parties et qui respecte le droit international et fait une place au Donbass». Le Président a insisté : «La paix doit arriver par le biais d’une négociation mais ce moment n’est pas encore là car la Russie continue d’avancer.» La paix ne pourra arriver que si l’Ukraine peut «résister».
Dans l'œil de Libé
Pour aider l’Ukraine, Emmanuel Macron a donc proposé une «nouvelle coopération». Il propose de former 4 500 soldats ukrainiens sur le sol ukrainien, «une brigade de 4 500 hommes, formés dans la zone ouest qui est une zone libre». Ces aides «permettront à l’Ukraine de protéger son sol.» Il a aussi annoncé la cession à l’Ukraine d’avions de combat, des Mirage 2000-5. Il donnera des détails à ce sujet vendredi, dans une conférence de presse commune avec Volodymyr Zelensky.
«La France reconnaîtra l’Etat de Palestine quand cela sera l’élément d’un ensemble qui permettra la paix et la sécurité de tous dans la région»
Interrogé sur la reconnaissance de la Palestine, Emmanuel Macron considère qu’il n’a pas de «sujet tabou» : «l’heure viendra et la France le fera.» Mais pour l’instant, «tant que le Hamas est dans les tunnels, ce n’est pas raisonnable». Au sujet de l’importation du conflit en France, Emmanuel Macron a insisté : «nous serons implacables face aux actes d’antisémitisme, ils ont augmenté de manière absolument inexplicable, inexcusable, inacceptable.»
Il est revenu sur les conflits et les polémiques qui ont touché certaines universités françaises : «quand je vois la jeunesse qui est touchée par Gaza, je la comprends, mais quand être touché par Gaza ou manifester pour la paix se retourne en devenant la justification d’actes antisémites, d’empêcher tel ou tel étudiant, parce qu’il est juif, de rentrer dans une université, d’endommager, d’être violent, quand c’est être irrespectueux à l’égard des institutions, ça n’est plus la même chose.»
«Si l’extrême droite a une minorité de blocage en Europe…»
Sur les élections européennes, le Président français a pu s’exprimer quelques minutes à la fin de l’interview qui a duré une demi-heure. Le patron de la majorité présidentielle a insisté sur l’abstention, souvent élevée dans les scrutins européens. «Allez voter le 9 juin !», a-t-il répété. Emmanuel Macron a mis en garde contre un vote en faveur de l’extrême droite en France mais aussi dans d’autres pays européens. Il a égrené plusieurs risques, en martelant la même phrase : «si l’extrême droite a une minorité de blocage en Europe…»
«Si demain, l’extrême droite a une minorité de blocage en Europe, vous n’aurez pas une Europe des vaccins, ce sont des gens qui vous donneront de la chloroquine ou le vaccin Sputnik». Puis il a enchaîné : «si demain, l’extrême droite a une minorité de blocage en Europe, c’est une extrême droite qui pourra arrêter le prochain plan de relance que nous avons voté malgré eux». Avant de terminer, «si vous avez demain l’extrême droite qui a une minorité de blocage en Europe, face à l’immigration clandestine que nous subissons, vous n’aurez plus les textes qui nous protègent parce qu’ils croient à la réponse nationaliste et pas européenne.»
Mise à jour : à 21 heures avec suite de l’interview ; avec 21 h 30 avec le détail de l’interview.