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Analyse

Emmanuel Macron pied au plancher sur le programme nucléaire français

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L’accélération voulue par le Président dans la création de nouveaux réacteurs semble risquée au regard du temps long qu’exige le maintien de la sûreté des installations nucléaires.
La centrale de Penly en avril 2012. Des problèmes de corrosion y ont été détectés sur un réacteur. (CHARLY TRIBALLEAU/AFP)
publié le 12 mars 2023 à 22h39

«Faut réfléchir avant d’agir» : ce slogan sur la pancarte brandie par un salarié de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) en dit long sur la sidération suscitée, jusque dans les rangs de la filière, par le tempo ultrarapide voulu par Emmanuel Macron. Ce dernier entend relancer le programme nucléaire français avec la mise en service de six à quatorze nouveaux réacteurs EPR entre 2035 et 2045. Le 28 février à Paris, 700 experts de l’IRSN manifestaient contre la dissolution brutale de leur institut, absorbé par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

Annoncée début février dans le sillage d’un «conseil de politique nucléaire» à l’Elysée, la décision est tombée comme les foudres de Jupiter sur un IRSN accusé par les décideurs de l’atome d’être trop tatillon et de freiner les grands chantiers nucléaires. C’est pourtant en partie grâce aux inspections de ses experts qu’a été mis au jour le grave problème de corrosion sous contrainte qui a conduit à l’arrêt cet hiver de 16 des 56 réacteurs d’EDF. Et l’actualité s’est chargée de rappeler au Président que la sûreté nucléaire n’est pas soumise à son bon