Quelle est la plus grande peur d’Emmanuel Macron ? Etre, paraît-il, frappé de «chiraquisme» ou tomber dans le «hollandisme». Soit un président de la République devenu si faible qu’il ne peut qu’observer, impuissant, la compétition qui se déroule sous ses yeux pour prendre sa suite à l’Elysée.
Pour l’«acte II» de ce second quinquennat, le chef de l’Etat a donc voulu démontrer qu’il «agit». En changeant de Premier ministre, en présentant une première mouture de gouvernement à onze ministres seulement, en débauchant une star de la politique – Rachida Dati – dans le camp voisin, en s’offrant une conférence de presse en prime time mardi soir. Il y a multiplié les formules chocs, appelant à des «solutions radicales», à «accélérer le réarmement», à «oser ce que nous n’osions plus penser», ou encore à «briser certains tabous». Que dire d’autre ? En politique, on a coutume de rappeler que si on s’arrête de pédaler, on tombe. Pour ce qui est du cas d’Emmanuel Macron, s’il s’arrête de marcher, il sombre.
Emmanuel Macron parle beaucoup, sait trouver de belles formules mais il est un président empêché. Pour deux raisons simples : il n’a pas de majorité absolue à l’Assemblée nationale et notre système politique et médiatique, habitué depuis plus d’un demi-siècle à ce