Après une rentrée placée sous le signe de l’éducation puis de l’écologie, Emmanuel Macron enfile cette fois son calot pour parler sécurité : le chef de l’Etat a dévoilé ce lundi 2 octobre, à l’occasion d’un déplacement dans le Lot-et-Garonne, les sites d’implantation des futures brigades de gendarmerie, une promesse de campagne de 2022. Tout à sa volonté de mettre «du bleu dans la rue», le Président a annoncé la création de 238 brigades, contre 200 anticipées initialement.
Sur les 238 brigades créées dans chaque département et en outremer, 93 seront fixes tandis que 145 seront «mobiles», capables de se déplacer dans des localités rurales ou périurbaines. Les premières seront installées dès novembre et leur création doit s’étaler jusqu’en 2027. «Ce réinvestissement, il est historique», a assuré le chef de l’Etat à Tonneins, après la suppression de «plus de 500» brigades entre 2007 et 2016, d’après le décompte de l’Elysée.
Analyse
La liste, qui comprend de nombreuses zones rurales ou périurbaines, vise à répondre à «l’attente très forte d’une proximité de la police et la gendarmerie» et de «renforcer le maillage territorial» de l’Etat, avait défendu la présidence avant les annonces d’Emmanuel Macron.
Même si la majorité des actes de délinquance sont commis dans les villes les plus peuplées, les forces de l’ordre ont localisé en 2021 dans les communes rurales, où vit un tiers de la population métropolitaine, «près du quart des violences sexuelles et intrafamiliales ou des cambriolages enregistrés», selon le chef de l’Etat. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a d’ailleurs évoqué une spécialisation d’une «partie des brigades dans les violences intrafamiliales».
«Répondre» aux émeutes
Emmanuel Macron, qui a promis cet été «l’ordre, l’ordre, l’ordre» après les émeutes urbaines qui ont agité la France, a estimé que cette stratégie «contribuera à y répondre». Il doit également s’exprimer sur la «sécurité» ainsi que la «ruralité» à la télévision ce lundi soir, dans un entretien sur France 3 à partir de 19 h 15.
Mais l’exécutif «reviendra dans les semaines qui viennent sur les émeutes» avec d’autres réponses, notamment le 9 octobre lors du comité interministériel des villes.
Mise à jour : à 17 h 47, avec davantage de propos d’Emmanuel Macron et Gérald Darmanin.