Cérémonie solennelle sous l’Arc de Triomphe, descente des Champs-Elysées avec la Garde républicaine, ors de l’Elysée : Emmanuel Macron déploie ce samedi 8 juin tous les fastes de la République pour Joe Biden, dans le cadre de la visite d’Etat du président américain, qui pour l’occasion avait sorti ses lunettes d’aviateur. «La France a été notre première alliée et en demeure un des principaux», a-t-il rappellé, à l’occasion des 80 ans du Débarquement.

Le chef d’Etat français et son épouse Brigitte ont accueilli le couple présidentiel américain, Joe et Jill Biden, lors d’une cérémonie à l’Arc de Triomphe, peu après 12h30. Les deux présidents ont déposé une gerbe et ravivé la flamme du Soldat inconnu.

Puis, sous un beau soleil parisien, ils ont descendu en voiture la plus célèbre avenue du monde, pavoisée aux couleurs de leurs deux pays, encadrés par 140 chevaux et 38 motards. Ils sont enfin arrivés à l’Elysée, pour un déjeuner de travail, avant un dîner de gala dans la soirée.

Dans le courant de l’après-midi, les deux hommes ont fait des déclarations à la presse. Alors que quatre otages israéliens du Hamas ont été libérés plus tôt dans la journée, Joe Biden s’est félicité et a réaffirmé un volonté : «Nous travaillerons tant que tous les otages ne seront pas rentrés chez eux».

La France et les Etats-Unis se sont également dit «déterminés à exercer les précessions nécessaires» sur l’Iran qui se trouve dans «une stratégie d’escalade tous azimuts», a mis en garde Emmanuel Macron, évoquant des «attaques sans précédent contre Israël, des manœuvres de déstabilisation régionale».

Sur le dossier ukrainien, aussi, le président Biden s’est montré ferme : «Nous ne nous déroberons pas». Les Etats-Unis «se tiennent fermement aux côtés de l’Ukraine» et ne manqueront pas de la soutenir avec leurs alliés, assure-t-il. Sur les grands sujets internationaux du moment, le démocrate de 81 ans et le président de trente-cinq ans son cadet sont généralement en harmonie, à défaut d’être impeccablement alignés.

Tout est fait, d’un côté comme de l’autre, pour bien montrer que «nous sommes plus proches que nous n’avons jamais été», comme l’a dit vendredi un porte-parole de la Maison-Blanche, John Kirby, afin de célébrer une relation revenue au beau fixe après quelques cahots.

Côté français, l’on se félicite d’avoir droit à la plus longue visite à l’étranger du démocrate de 81 ans et ce, en pleine campagne pour l’élection présidentielle américaine de novembre, qui le verra affronter Donald Trump.

Joe Biden était arrivé à Paris mercredi matin - sans événement public à son agenda ce jour-là, avant de participer jeudi en Normandie, avec Emmanuel Macron, aux commémorations du débarquement allié de 1944. Il repartira dimanche après la visite d’un cimetière américain.

La relation entre les deux hommes s’est grandement améliorée depuis qu’en septembre 2021, les Etats-Unis avaient enlevé, au nez et à la barbe de la France, un gros contrat de sous-marins avec l’Australie.

La crise diplomatique qui s’ensuivit reste l’un des plus vifs épisodes de tension entre les Etats-Unis et leur «plus ancienne alliée», comme ils aiment à appeler la France.

Les dossiers commerciaux sont aussi sources de tensions entre les deux rives de l’Atlantique, depuis que Washington a décidé d’aider massivement les entreprises du secteur de la transition énergétique qui investissent aux Etats-Unis.

«L’une des choses que [le président américain] respecte et admire autant chez le président Macron est sa capacité à être aussi honnête et direct que lui-même l’est. Voilà ce qu’il veut voir chez un ami et un allié : une capacité à aller droit au but et à dire ce que l’on pense», a assuré John Kirby.

Pour surmonter la brouille, le président américain avait d’ailleurs réservé à son homologue français la première visite d’Etat à la Maison-Blanche de son mandat, en décembre 2022. Les deux hommes semblent désormais complètement réconciliés.

Reste que cette journée de pompe diplomatique pourrait alimenter les critiques des opposants du chef d’Etat français qui l’accusent, avant les élections européennes de dimanche, d’avoir fait campagne toute la semaine sous couvert de s’occuper de politique étrangère.

Mis à jour : à 18h37, avec l’ajout des déclarations d’Emmanuel Macron et Joe Biden.