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Pour les patrons de l’audiovisuel, l’Elysée sera ze place to be ce jeudi 11 avril. Parmi les invités de Thierry Ardisson, promu chevalier de la Légion d’honneur – Emmanuel Macron lui pardonnera ses opinions monarchistes – on y verra entre autres Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions, et Rodolphe Belmer, le PDG de TF1. Mais pas de petits fours pour Quentin Bataillon, le député Renaissance qui s’est épanché contre Yann Barthès dans Touche pas à mon poste, l’émission de Cyril Hanouna. Thierry Ardisson l’a sèchement «désinvité» par un SMS au vitriol : «T’as déconné frère ! Suite à ta prestation chez Cyril Hanouna, ta présence n’est pas souhaitée !» Et, citant Shakespeare, d’ajouter : «On ne dîne pas avec le diable même avec une longue cuillère. Parles-en avec tes nouveaux amis Cyril et Moundir, ils connaissent sûrement.»
S’il reçoit la médaille des mains présidentielles, c’est que le célèbre animateur – trente-six ans d’antenne – a marqué la télé par ses talk-shows inventifs et souvent provocants. Ardisson a incarné le Paris de la nuit des années 1980 à 2000. D’abord publicitaire – on lui doit des slogans ultra-connus – puis directeur de magazines, comme l’Echo des savanes et Entrevue, il a ensuite été créateur, producteur et présentateur d’une cinquantaine d’émissions dont plusieurs devenues cultes – Lunettes noires pour nuits blanches, Rive droite /Rive gauche, Tout le monde en parle, Salut les terriens, 93 faubourg Saint-Honoré (un dîner à son domicile personnel). Mais avec au passage quelques dérapages, le plus commenté étant l’invitation du complotiste Thierry Meyssan, pour son livre niant le 11 Septembre.
Vincent Bolloré n’est pas son ami : quand son émission sur C8 a été brutalement déprogrammée, Ardisson l’a attaqué en justice. Et a gagné 5 millions d’euros de dédommagement. A son actif également, une dizaine de romans et essais, dont une enquête à succès sur la monarchie, et la production de plusieurs longs métrages.