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A la rencontre des déçus d’Emmanuel Macron : «La Bretagne a beaucoup voté pour lui, mais là, on ne se reconnaît plus»

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«Libération» est allé à la rencontre des déçus de la politique d’Emmanuel Macron. Deuxième épisode sur un terrain historiquement propice au chef de l’Etat, où le virage à droite du gouvernement déboussole une partie des cadres et des électeurs.
A Dinan (Côtes d'Armor), une affiche d'Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle, en avril 2022. (Martin Bertrand/Hans Lucas. AFP)
publié le 13 avril 2024 à 7h11

Ça a été «la goutte d’eau» : élevé «avec des valeurs chrétiennes de gauche», le maire de Loudéac (Côtes-d’Armor), Bruno Le Bescaut, ne digère pas le coup de barre «plus qu’à droite» qu’a constitué pour lui la loi immigration. Le remaniement, qui a fait entrer au gouvernement des personnalités marquées à droite, a ajouté à son «malaise» : «J’étais persuadé qu’on pouvait faire avancer le pays avec les forces progressistes de gauche et de droite. Il y a eu des bonnes choses sur l’économie, l’emploi, l’Europe… Mais c’est une déception», lâche cet adhérent de Territoires de progrès, parti social-démocrate associé à Renaissance. Aujourd’hui «refroidi» mais «pas en rupture complète», il se dit déboussolé, «sans repères» : «La Bretagne a beaucoup voté pour Macron mais là, on ne se reconnaît plus.»

La région est de celles qui ont fourni ses meilleurs scores à Emmanuel Macron : il y a récolté 32,79 % des voix au premier tour de la présidentielle 2022, soit cinq points de plus que la moyenne nationale. Tout comme en 2017, où le camp macroniste avait aussi raflé 24 des 27 sièges de députés, avant d’en perdre un quart en 2022. «La Bretagne était probablement macroniste avant l’heure, par l’empreinte chrétienne-démocra