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Le billet de Jonathan Bouchet-Petersen

En chef de clan, Macron continue de jouer la montre pour zapper la gauche

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Alors que le Président fait tout pour ne pas confier le pouvoir à la gauche, la démission à venir de Gabriel Attal et l’élection des responsables de l’Assemblée font de cette semaine un moment décisif pour le Nouveau Front populaire, qui a perdu des plumes dans le récit médiatique.
Emmanuel Macron à Paris, dimanche 14 juillet. (Albert Facelly/Libération)
publié le 15 juillet 2024 à 12h13

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S’il reste incontestable que le Nouveau Front populaire est arrivé en tête du scrutin législatif, le risque de le voir louper le coche de l’exercice du pouvoir semble grandir de jour en jour. Il n’en est pas le seul responsable, mais son incapacité à désigner un ou une candidate commune pour le poste de Premier ministre l’a plombé dans le récit médiatique. Et offre à Emmanuel Macron un boulevard pour contourner le résultat des urnes, en profitant des JO qui s’annoncent et de la période estivale. La semaine qui s’ouvre, avec l’élection par les députés de leur président ou présidente et des principales fonctions du Palais-Bourbon (questure, commissions), risque d’être décisive, alors que le chef de l’Etat, qui compte voir «ses» troupes au centre de la partie, joue la carte de la dilution pour ne pas subir trop frontalement les conséquences d’une dissolution où son camp est celui qui a perdu le plus de plumes.

Dans une démocratie mature, à défaut de leur confier illico les clés de Matignon, le président de la République aurait, au lendemain du scrutin, reçu pour des consultat