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Mobilisation

En Corse, la jeunesse en colère contre l’interdiction de sa langue dans les instances publiques

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L’île s’est mobilisée contre une décision de justice qui a confirmé l’interdiction de la langue corse dans les débats des institutions locales. Les principaux syndicats étudiants ont suspendu mardi 3 décembre le mouvement pour ne pas compromettre la visite du pape François, prévue le 15 décembre.

Lors d'une manifestation contre l'interdiction de la langue corse dans les instances locales, le 1er décembre à Corte (Haute-Corse). (Pascal Pochard Casabianca/AFP)
Par
Jérémy Savignac Lafforgue
Publié le 04/12/2024 à 19h33, mis à jour le 05/12/2024 à 18h45

Trêve papale. Le calme est revenu dans les principales villes corses, en attendant la venue du pape François le 15 décembre, mais chez les mouvements de jeunesse, la colère couve encore. Ils s’opposent à la décision de la cour administrative d’appel de Marseille qui a confirmé, le 19 novembre, l’interdiction de l’usage de la langue locale au sein de l’Assemblée et du Conseil exécutif de l’île. La cour a jugé que le règlement intérieur de l’Assemblée, adopté en 2021 et autorisant l’usage du corse en parallèle du français, contrevenait à la Constitution. Les manifestations se sont succédées depuis jeudi 28 novembre. À Corte d’abord, où près 400 personnes se sont réunies dimanche, puis à Ajaccio le lendemain, où la journée a été émaillée de violences et d’affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre. Quatre jeunes ont été interpellés et l’un d’entre eux placé en garde à vue. Dans le même temps, une douzaine d’établissements scolaires étaient paralysés par des blocages.

L’arrêt de la cour a confirmé un précédent jugement du tribunal administratif de Bastia, rendu le 9 mars 2023, contre lequel la collectivité de Corse avait interjeté appel. Dans leurs conclusions, les magistrats marseillais affirment qu’«il résulte des dispositions de l’article 2 de la Co