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Libération
Extrême droite

En Corse, «Palatinu» et le pari d’un nationalisme identitaire

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Entre discours xénophobe et opérations de com, le jeune mouvement nationaliste fait parler de lui sur l’île, où il défend une vision réactionnaire et ethnique de l’identité locale.
Nicolas Battini, à la tête du mouvement nationaliste proche du parti d'Eric Zemmour Palatinu, à Ajaccio le 17 août. (Selvini F /Abaca)
par Caroline Marcelin, à Ajaccio
publié le 9 janvier 2024 à 7h15
(mis à jour le 9 janvier 2024 à 9h51)

Le 8 décembre, jour en Corse de la Festa di a Nazione, des militants de l’association culturelle et identitaire Palatinu ont investi le hall de la mairie de Bastia pour y déposer une crèche. Ils entendaient ainsi rappeler les «racines chrétiennes» de l’île et dénoncer le «wokisme» de la municipalité, tenue par Femu a Corsica, le parti autonomiste qui gère la collectivité de Corse depuis huit ans. L’opération a attiré la lumière sur cette jeune association, fondée fin 2021, qui envisage désormais un débouché électoral.

Palatinu a été fondé fin 2021 par Nicolas Battini, 30 ans, doctorant en langue et culture corses, condamné à six ans de prison pour un attentat contre la sous-préfecture de Corte en 2012. Ancien membre de l’encadrement de Femu a Corsica, le jeune homme défend un nationalisme corse désinhibé sur la question identitaire, centré sur la famille et les valeurs traditionnelles insulaires. Cette proposition vient bousculer les deux partis autonomistes de tendances centriste et libérale (Femu et le PNC) ainsi que les deux partis indépendantistes (Core in fronte et Corsica Libera) historiquement ancrés très à gauche.

Contacts zémmouriens

Palatinu réfute le «tiers-mondisme» et «la victimisation», vision portée depuis les années 70 par le nationalisme corse et selon laquelle l’île a été colonisée par la France. Pour ses militants,