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Uniforme, natalité, franchises médicales, Oudéa-Castéra et Depardieu… Ce qu’il faut retenir de la conférence de presse d’Emmanuel Macron

Le gouvernement Attaldossier
Cinq jours après la nomination du nouveau gouvernement dirigé par Gabriel Attal, le Président de la République a tenu une conférence de presse à l’Elysée ce mardi 16 janvier, aussi longue que floue.
Emmanuel Macron à l'Elysée ce mardi 16 janvier 2024. (Albert Facelly/Libération)
publié le 16 janvier 2024 à 18h33
(mis à jour le 16 janvier 2024 à 23h21)

En résumé

  • Ayant promis un «rendez-vous avec la Nation» ce mois-ci et cinq jours après la nomination de son nouveau gouvernement mené par Gabriel Attal, Emmanuel Macron a tenu une conférence de presse ce mardi 16 janvier. Entamée à 20h15, elle a duré un peu plus de deux heures et quinze minutes.
  • Pour donner corps à son concept de «réarmement», le Président a multiplié les nouvelles pistes, sans toutefois donner beaucoup de détails. Plusieurs ont concerné l’éducation : régulation de l’usage des écrans, «refondation» de l’instruction civique, possible généralisation de la «tenue unique» à l’école en 2026, théâtre obligatoire au collège…
  • Sur le plan sociétal, Emmanuel Macron a évoqué le déploiement d’opérations «place nette» contre le trafic de drogue, la mise place d’un «congé de naissance» et d’un «plan fertilité» pour relancer la natalité ou encore le doublement des franchises médicales.
  • Interrogé sur les critiques d’Amélie Oudéa-Castéra visant l’école publique, le chef de l’Etat a reconnu son propos «maladroit», estimant qu’elle a eu «raison de s’excuser». En revanche, Macron a affirmé n’avoir «aucun regret» d’avoir défendu la «présomption d’innocence» de Gérard Depardieu.
16 janv., 2024 22h50

Sur les violences faites aux femmes, l’aveugle satisfecit : Après s’être autoproclamé «inattaquable» sur le sujet des violences faites aux femmes, par deux fois érigées grande cause du quinquennat, le 20 décembre dernier sur France 5, Emmanuel Macron poursuit son aveugle satisfecit, martelant que «depuis le premier jour et même avant, ce sujet a été une priorité». «Nous avons multiplié comme jamais les crédits aux associations», a-t-il entamé, soulignant avoir multiplié par deux et demi le nombre d’ordonnances de protection ou porté à 10 000 le nombre de places d’hébergement dédiées, contre 5000 auparavant… Sans réaliser que les moyens ne sont toujours pas à la hauteur des besoins, comme ne cessent de le rappeler les associations. Si une augmentation de 25 % des crédits dédiés à l’égalité est prévue pour 2024, au regard de la hausse des signalements de violences, le budget de l’Etat pour chaque victime accompagnée par une structure a baissé de plus de 25 % entre 2019 et 2022, estime ainsi la Fondation des femmes. Du côté de l’hébergement, il faudrait au moins 15 000 places pour respecter les standards de la Convention d’Istanbul, comme le rappelait récemment la Fédération nationale solidarité femmes. La Cour des comptes a elle aussi récemment étrillé la politique gouvernementale en la matière, dans un rapport implacable, estimant que «dans de nombreux cas, les mesures visées n’ont été assorties ni de moyens, ni de calendrier de réalisation, ni d’indicateurs de résultats, ni de cibles, ce qui rend leur évaluation impossible.» Par Virginie Ballet

16 janv., 2024 22h46

Défense européenne et mer Rouge pour finir. La dernière question a porté sur les forces armées françaises. «La France a décidé de ne pas se joindre à une coalition contre les Houthis sur leur sol car nous avons une posture qui cherche à éviter toute escalade», a argué Macron, même si l’armée avait malgré tout été présente «pour interrompre missiles et drones qui allaient frapper des navires norvégiens. Ce n’est pas un sujet militaire mais diplomatique», a-t-il précisé, avant de rappeler l’arrivée d’une deuxième loi de programmation militaire. Et de conclure après près de 2h20 d’émission : «Nous devons développer une défense européenne en ayant une culture militaire plus intime avec nos partenaires.»

16 janv., 2024 22h44

La fibre européenne. Face à «un monde déréglé», Emmanuel Macron répond par l’Europe, l’Europe et rien que l’Europe. «Une Europe plus forte, plus souveraine, qui assume d’avoir un allié, les Etats-Unis d’Amérique, mais qui ne veut pas en dépendre», a dit le président de la République lors de sa conférence de presse. L’Europe pour faire face à la Russie dans son agression contre l’Ukraine, mais aussi pour peser comme un «troisième pôle» face à «la tension structurante sino-américaine». Quant au risque de voir Donald Trump revenir à la tête de la première puissance mondiale en octobre prochain, le président français ne s’en émeut pas outre mesure : «Je prends les dirigeants que les peuples me donnent.» Raison de plus, insiste-t-il, pour avoir une Europe «qui ne dépende pas des autres». Par Benjamin Delille

16 janv., 2024 22h41

Macron n’a «pas de regret» d’avoir défendu Depardieu. Interrogé sur son soutien à l’acteur pris dans la tempête après la diffusion des images de son périple en Corée du Nord où il sexualisait notamment une enfant sur un poney, le Président n’a pas jugé utile de revenir sur son indéfectible plébiscite : «Je n’ai aucun regret… d’avoir défendu la présomption d’innocence». Ce n’était pas tout à fait le sujet en réalité car lors de sa prise de parole le 20 décembre dernier sur le plateau de «C à vous», Macron avait clairement établi que Depardieu «rend fière la France», évoquant alors «une chasse à l’homme» et doutant même de la réalité des images diffusées qui ont fini par être expertisées par un notaire. Que la star Depardieu puisse être tenu pour un motif de fierté nationale en dépit de tout ce qui avait été documenté sur lui - exilé fiscal en Belgique, proximité avec le tyran Vladimir Poutine, plainte pour viol en 2020 - est resté comme une énigme politique et morale, y compris dans le camp présidentiel, des «propos odieux et inacceptable», selon Aurore Bergé, ou encore Olivier Véran qui s’était dit «choqué». La ministre de la culture, Rima Abdul Malak, annonçant la procédure de retrait de la légion d’honneur à la star au lendemain de la révélation des images du film tourné par Yann Moix, a été depuis éjectée. Par Didier Péron

16 janv., 2024 22h37

«Nous ne pouvons pas laisser la Russie gagner». Pour Emmanuel Macron, «le plus grand risque» est «l’agression russe en Ukraine. Nous ne pouvons pas laisser la Russie gagner. Ce serait accepter que les règles internationales peuvent ne plus être respectées», a-t-il rappelé, alors que le front ukrainien semble enlisé et que les bombardements russes se sont intensifiés ces dernières semaines. La France est en train de finaliser un accord bilatéral avec l’Ukraine, à la suite de Londres et de Washington. Des nouvelles livraisons d’armes sont prévues : une quarantaine de missiles Scalp et plusieurs centaines de bombes, ainsi que des César. «Nous allons continuer à aider l’Ukraine pour tenir sur le front et protéger son ciel», a martelé Macron, en annonçant qu’il se rendra à Kyiv en février. Par Veronika Dorman

16 janv., 2024 22h35

Un hommage aux victimes du Hamas le 7 février. «La France a perdu 41 de ses enfants dans les attaques terroristes du 7 octobre dernier, l’acte terroriste le plus meurtrier depuis Nice», a rappelé Macron, en annonçant un hommage aux victimes du Hamas le 7 février aux Invalides. «Nous nous battons pied à pied avec les autorités israéliennes, avec le Qatar qui a un rôle décisif en la matière, pour les libérer. Aucune annonce mais nous nous battons, nous ne lâcherons rien. Et j’espère que dans les prochaines semaines nous obtiendrons leur libération». Le président a insisté sur l’aide apportée par la France à la bande de Gaza, soumise à «plus de 100 jours de bombardements sans trêve» : Dixmude, livraison de rations alimentaires, de médicaments.

16 janv., 2024 22h30

Sur l’immigration, Macron persiste et signe. La loi qui a fait couler de l’encre et déchiré la macronie ? La question est arrivée près de deux heures après le début de la conférence de presse. Emmanuel Macron refuse la comparaison avec le RN et les accusations de «préférence nationale». Rallonger le droit aux prestations sociales pour les étrangers ? Ça ne «choque pas» le président de la République. Il a argumenté de cette manière : «Je défends la justice sociale, je ne fais pas de préférence nationale comme le Front National. En ce moment, nous avons augmenté les hébergements d’urgence, pour abriter des familles qui pour la plupart n’ont pas de papiers.» Comprendre : la comparaison avec Marine Le Pen ne marche pas parce qu’elle ferait pire que lui. Il l’a répété à plusieurs reprises : «Je revendique de lutter contre l’immigration clandestine dans notre pays.» Par Rachid Laïreche

16 janv., 2024 22h25

Un futur référendum ? Interrogé sur les outils de la Constitution à sa main, comme le référendum, Macron a d’abord assuré que son gouvernement a «beaucoup innové» quant aux pratiques démocratiques. Il a cité le «Grand débat national» après la mobilisation des gilets jaunes, la Convention citoyenne sur le climat ou la réforme du Conseil économique, social et environnemental (CESE). «On a beaucoup modernisé notre démocratie», se targue le chef de l’Etat. Sur le référendum en lui-même, Macron l’assure : «Oui, je le ferai, mais je n’ai pas d’annonce aujourd’hui sur le sujet.» Quant à l’élargissement du champ des questions pouvant être soumises au référendum, le Président regrette l’absence de «consensus» constaté après sa rencontre avec les oppositions à Saint-Denis. «J’aurai aimé l’ouvrir [le référendum] aux questions sociétales, mais le consensus n’est pas là». Par Victor Boiteau

16 janv., 2024 22h23

Oui, «on continuera à vivre à Dunkerque». Dans ses réponses aux questions de deux journalistes sur le changement climatique, Emmanuel Macron a rétorqué : «On doit s’adapter. Qu’est-ce que ça veut dire ? On va devoir changer nos vies, nos paysages.» Et le président de mentionner, en ville, «la végétalisation», remède connu permettant de lutter contre «les îlots de chaleur» en temps de canicule. Pour les zones de basses terres du Pas-de-Calais marqué par les inondations, il a refusé la «fatalité», assurant «on continuera à vivre à Dunkerque» même si certains devront sans doute abandonner leurs maisons construites sur des terrains inondables. «Il y a peut-être des endroits où on devra mettre des interdictions», a-t-il lâché. Réentonnant son refrain du «c’était mieux avant», il a fait mine de regretter le temps où on «curait les cours d’eau», reprenant une critique faite par le syndicat agricole FNSEA et par le président LR des Hauts-de-France. Une critique rejetée par de nombreux experts, géographes ou hydrogéologues, qui rappellent qu’il peut être contre-productif de «faciliter l’écoulement de l’eau vers la mer» comme le préconise le Président. A leurs yeux, il serait encore plus urgent de restaurer les zones humides. Par Coralie Schaub

16 janv., 2024 22h17

Macron défend Rachida Dati, nouvelle ministre de la Culture mise en examen. Une volte-face concernant la jurisprudence voulant qu’un ministre mis en examen démissionne ? Que nenni ! Devant la presse, le chef de l’Etat défend Rachida Dati nommée à la Culture malgré une mise en examen dans l’affaire Renault-Nissan : «Je me suis appuyé sur un changement des règles simple. […] Depuis dix ans dans notre pays, il n’y a plus d’instruction individuelle dans les dossiers.» Donc, selon lui, «il n’y a pas de règle qui fait qu’un ministre mis en examen devrait quitter [le gouvernement]». «Il n’y a pas de changement de règle, il y a juste une forme de bon sens.» Et le Président de louanger sa nouvelle recrue, venue de la droite : «Son énergie, son talent, sa liberté, [parce qu’] elle ne se réduit pas à une appartenance politique, sont utiles à la Culture, à ouvrir des portes à mettre fin à cette France du ‘‘C’est pas fait pour moi’’». Y a-t-il eu un deal favorisant Dati pour la course à la mairie de Paris en 2026 ? «Nous n’avons pas parlé [des municipales 2026] de Paris, jure Macron. Vous aurez du mal à le croire quand je vous dis cela, mais c’est vrai.» Et tant pis si la maire du VIIe arrondissement a affirmé le contraire devant les élus de son groupe Changer Paris. Le chef de l’Etat se dit seulement ouvert à un changement du mode de scrutin dans les villes de Paris-Lyon-Marseille. Sur les chaises où patiente le gouvernement, Dati a bu ses paroles. Par Victor Boiteau

16 janv., 2024 22h13

Loi immigration ? Dans Libé des immigrés et leurs descendants accusent le Président d’avoir orchestré un débat qui les stigmatise. Emmanuel Macron a-t-il mesuré les conséquences de la loi immigration ? «Cher Emmanuel, […] tu as perdu la mémoire en nous trahissant», tançait il y a quelques jours le journaliste et écrivain Nadir Dendoune dans Libé. Le texte, qui intervient après «quarante ans de saturation de l’espace politique et médiatique par le thème de l’immigration», fait des immigrés et de leurs descendants des boucs émissaires faciles : «Après le climat nauséabond du débat […], nous sommes renvoyés à notre couleur de peau», écrit un collectif. Signe de la droitisation du débat politique : «Depuis quelques jours, je ne peux plus m’empêcher de penser qu’en votant un texte dont Marine Le Pen revendique la tutelle idéologique, Emmanuel Macron et les siens ont durablement annihilé ce qui distingue les républicains de ceux qui ne le sont pas», explique le sénateur communiste Pierre Ouzoulias, qui se demande comment le Président peut défendre en même temps une telle loi et la panthéonisation des époux Manouchian, autre sujet sur lequel le chef de l’Etat s’exprimera peut-être.

16 janv., 2024 22h06

Macron nie tout «conflit» entre école privée et publique. Alors que sa nouvelle ministre de l’ducation Amélie Oudéa-Castéra s’est pris les pieds dans le tapis dès le lendemain de sa nomination, en déclenchant une polémique sur la scolarisation de ses enfants dans l’établissement privé Stanislas, et continue de s’embourber depuis une semaine, Emmanuel Macron a récusé tout «conflit» entre école privée et école publique. «Moi, je suis un enfant des deux écoles, comme disent les grands auteurs. J’ai été à la laïque et à l’école privée sous contrat, j’y ai vu des professeurs engagés à qui je dois beaucoup», a-t-il déclaré lors de la conférence de presse, en assurant que «la République est forte de ces deux systèmes», refusant de «juger les gens sur leurs choix individuels».

16 janv., 2024 22h03

Le RN, c’est mal parce que c’est l’extrême gauche. C’est en substance le propos d’Emmanuel Macron, invité à commenter l’essor du parti lepéniste sous sa propre présidence. «C’est le parti de l’appauvrissement collectif […] le parti du programme qu’il a complètement piqué à l’extrême gauche», s’est emporté le chef de l’Etat, citant les propositions du RN «sur le plan économique et social», notamment en matière de retraite – Marine Le Pen défendait une retraite à 60 ou 62 ans selon les cas lors de la dernière présidentielle. C’est peu ou prou la ligne de la droite, qui reproche essentiellement au RN son programme économique et son insuffisance technique. Pas un mot de Macron, en revanche, sur le caractère xénophobe du parti, sur les mots et les actes racistes reprochés à certains de ses cadres, sur ses liens avec des groupes d’extrême droite radicale… On est très loin des termes de Jacques Chirac, en 2007, qui implorait les Français de «ne composer jamais avec l’extrémisme, le racisme, l’antisémitisme ou le rejet de l’autre». Par Dominique Albertini

16 janv., 2024 22h01

Les baisses d’impôts à nouveau confirmées pour plus tard. Les deux milliards d’euros de baisses d’impôts pour les classes moyennes que le président de la République avait annoncée il y a près de neuf mois à un 20 heures de TF1 devrait – enfin – finir par voir le jour. L’année prochaine. Il l’a réannoncé ce mardi : «On aura entre autres, dans notre trajectoire financière, deux milliards de baisses d’impôts sur nos compatriotes qui sont dans ces catégories en 2025». Elle était prévue pour cette année avant que Bercy ne temporise par souci de rétablissement des comptes publics, la repoussant en même temps que la suppression totale de la cotisation de la valeur ajoutée (CVAE) pour les entreprises. Le budget pour 2025 devrait être pourtant encore plus compliqué à boucler que celui pour 2024. Pour réaliser des économies, le gouvernement ne pourra en effet plus compter sur la fin des dispositifs exceptionnels pour amortir la hausse des prix de l’énergie. Il devra trouver cette fois au moins 12 milliards d’euros, a rappelé le ministre de l’Economie et des finances Bruno Le Maire en présentant ses vœux aux forces économiques la semaine dernière. Par Anne-Sophie Lechevallier

16 janv., 2024 21h58

Vers le SNU pour tous à l’entrée au lycée. «Nous irons vers la généralisation du Service national universel en seconde», a par ailleurs annoncé Emmanuel Macron, précisant que le gouvernement reviendrait sur le sujet «dans les prochaines semaines». Revenant sur les émeutes après la mort du jeune Nahel tué par un policier, il a évoqué «le réengagement» des familles et l’accompagnement des familles monoparentales «pour les aider», plaidant aussi pour «une réponse plus adaptée dans le système scolaire», et «une réponse pénale plus claire». «C’est un ensemble», a-t-il argumenté, ajoutant que «oui, le Service national universel fait partie de la réforme».

16 janv., 2024 21h53

Des élèves bientôt en burn-out ? Aux actuels cours de musique et d’arts plastiques vont s’ajouter des cours de théâtre, annonce Emmanuel Macron. L’idée paraît séduisante. Mais concrètement : avec quels profs ? Sur quel volume horaire ? A la place de quels cours ? Car les semaines des élèves ne sont pas extensibles à l’infini. D’autant qu’a déjà été évoquée l’idée d’augmenter d’une demi-heure le temps de cours hebdomadaire des collégiens afin de permettre le doublement des heures d’éducation morale et civique, annoncé l’été dernier. En matière d’éducation, il est souvent question d’ajouter (plantation d’arbres en 6e, trente minutes de sport quotidiennes en primaire…), mais les annonces se font plus discrètes sur ce que cela imposera d’ôter. Par Elsa Maudet

16 janv., 2024 21h50

Les limites du «redéploiement du nucléaire» prôné par Macron. «On redéploie du nucléaire et du renouvelable. Il y a six ans personne ne voulait entendre parler du nucléaire. J’ai annoncé les sites des six nouveaux réacteurs». Alors que le Président a une nouvelle fois ce mardi soir affirmé son attachement à l’atome, plusieurs leaders Ecologistes Yannick Jadot, Marine Tondelier, Eric Piolle ou encore Sandra Regol appelaient récemment dans une tribune à Libération la France à ne pas s’enferrer de nouveau dans la dépendance coûteuse et dangereuse à cette énergie : «Monsieur le Président, affirmer que le nucléaire sauvera le climat est un mensonge».

16 janv., 2024 21h48

Mauvaise nouvelle pour les assurés sociaux. Emmanuel Macron donne son feu vert au doublement des franchises médicales sur chaque boîte de médicament remboursé et acte paramédical (qui passerait de 0,5 à 1 euro) d’une part, mais aussi sans doute puisque dans l’esprit de Bercy, les deux mesures vont de paire, de la participation forfaitaire sur la consultation médicale (qui passerait de 1 à 2 euros). «On consomme trop de médecine, insiste le chef de l’Etat. Mais il n’y a pas d’argent magique […]. Quand je vois ce que nos compatriotes peuvent dépenser pour des forfaits téléphoniques, se dire qu’on va passer de 50 centimes à 1 euros sur une boîte de médicament, je n’ai pas le sentiment qu’on fait un crime terrible», estime-t-il. Alors même qu’il avait renoncé à inscrire la hausse des franchises dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024 de crainte d’essuyer une bronca parlementaire, l’exécutif va donc pouvoir la faire passer par décret. De quoi dégager quelque 800 millions d’euros d’économies sur les 12 milliards que Bruno Le Maire entend trouver. «Cela responsabilise, c’est une bonne mesure», s’autocongratule Macron, pour qui le maintien d’un reste à charge plafonné à 50 euros suffit à protéger les malades en affection longue durée (ALD), ce qui suppose des prescriptions régulières. «On va faire quelque chose de juste, je crois», estime le président, oubliant de préciser qu’avec la hausse des franchises, la totalité des patients en ALD, plus représentés dans les couches sociales défavorisées, en seront de leur poche de 50 euros au titre de l’achat de médicament et 50 autres euros au titre des consultations médicales. Juste, vraiment ? Par Nathalie Raulin

16 janv., 2024 21h45

Macron brouillé sur les écrans. Dans son propos liminaire, Emmanuel Macron a annoncé avoir réuni des experts il y a une semaine à l’Elysée, afin de préparer des mesures pour «déterminer le bon usage des écrans» pour les plus jeunes. À partir de quel âge ? De quelle façon ? En association avec les opérations téléphoniques ? Si, comme le journaliste qui a posé la question, vous auriez aimé avoir des précisions sur ce qui ressemble vaguement à une annonce au milieu d’un océan de mesures déjà connues, tant pis pour vous. Après un long laïus, destiné, semble-t-il, à gagner du temps, le président a fini par admettre : «A quel âge faut-il les interdire ? Moi je ne peux pas vous répondre aujourd’hui». «Il y aura peut-être des interdictions, peut-être des restrictions», dit-il aussi. Ou peut être pas. Par Lucie Alexandre

16 janv., 2024 21h36

Derrière les coups de menton sur les absences des profs. A l’école, le Président se félicite d’avoir pris à bras-le-corps le problème des absences de moins de quinze jours non remplacées. Comment ? D’abord en décidant de déplacer la totalité des formations des enseignants hors du temps de classe. Or, la Cour des comptes signalait, fin 2021, que la formation continue expliquait 7,86 % des demi-journées d’absences en 2017-2018. Loin derrière les congés maladie et maternité. Son autre solution, le «remplacement de courte durée», est séduisante sur le plan de la communication, moins dans la réalité. Car si un professeur de physique-chimie est absent, les élèves pourront se retrouver avec un cours d’histoire-géo à la place. Ça fait plaisir aux parents, mais au bout du compte, l’élève aura toujours une heure de physique en moins. Rappelons enfin que les enseignants sont moins absents que les autres travailleurs, du public comme du privé. Par Elsa Maudet

16 janv., 2024 21h32

Interdire ou restreindre les écrans aux enfants ? L’avis du scientifique Michel Desmurget. «Qu’est-ce que nous dit la science de l’impact qu’ont les écrans sur le fonctionnement cognitif de nos enfants ?», s’interroge Macron, qui demande aux scientifiques un mode d’emploi. «Il y aura peut-être des interdictions, des restrictions» sur l’utilisation des écrans par les enfants afin d’aboutir à «un bon usage», a anticipé le Président. Dans un récent entretien à Libération Michel Desmurget, chercheur à l’Inserm et auteur de la Fabrique du crétin digital, alertait sur la place inquiétante que prennent les écrans dans les vies de nos enfants et esquissait des pistes pour leur redonner le goût des livres, avec une clé fondamentale : le plaisir. Notre tribune.

16 janv., 2024 21h29

Pour les rémunérations, passage par la case négociation. S’il y a bien un sujet sur lequel le président de la République affiche une certaine constance, c’est celui des salaires. Il n’est toujours pas question d’intervenir directement pour que «cela continue à se faire au niveau de l’entreprise», insiste-t-il. Et peu importe que les circonstances aient changé ces derniers mois. La France a vécu le plus gros choc inflationniste depuis quarante ans, avec une hausse des prix en moyenne de 4,9 % en 2023, après 5,2 % en 2022. Et si les salaires semblent, dans les grandes lignes, avoir suivi en 2023, la perte de pouvoir d’achat de 2022 est à ce stade définitive. Ainsi, Emmanuel Macron a beau prétendre vouloir «encourager les branches à accélérer les négociations» pour suivre les revalorisations du Smic, on est encore loin du coup de pied au derrière. Une trentaine de branches étaient dans le viseur du ministère du Travail à la fin de l’année dernière, mais la seule menace concrète que le gouvernement a agitée jusqu’à maintenant consiste à modifier (à la marge) le calcul des très généreuses exonérations patronales sur le salaire minimum… à compter de juin prochain. Comme le chef de l’Etat, qui vante encore les mérites du «partage de la valeur», l’a rappelé, «on n’est pas dans une économie réglementée !». On avait remarqué. Par Frantz Durupt et Anne-Sophie Lechevallier

16 janv., 2024 21h24

Quelle rémunération pour le futur congé parental ? L’idée avait été lancée cet été par Aurore Bergé, alors tout juste nommée ministre des Solidarités et des familles : créer un congé parental plus court, mais mieux indemnisé. A l’époque, cette proposition avait suscité des craintes. «Casse du système social», avait notamment taclé la députée écologiste Sandrine Rousseau. Bilan : le gouvernement avait tenté d’apaiser les craintes en annonçant qu’une concertation aurait lieu sur le sujet. Ce mardi, Emmanuel Macron a remis cette idée sur la table en annonçant un «nouveau congé de naissance» de six mois «mieux rémunéré» que le congé parental actuel, sans toutefois préciser le montant de cette rémunération. Or, selon l’OCDE, il faudrait que celle-ci soit calculée en fonction du salaire précédent, pour inciter les pères, mieux payés, à prendre ce congé. En l’état actuel des choses, seuls 1 % d’entre eux prennent un congé parental, indemnisé à hauteur de 428,71 euros mensuels en cas d’arrêt complet de l’activité. Par Virginie Ballet

16 janv., 2024 21h21

Du flou sur le futur plan d’adaptation de la France pour faire face au dérèglement climatique. Emmanuel Macron a évoqué la nécessaire adaptation du pays aux conséquences du changement climatique, qui doit être «armé» face à ses «aléas», rappelant notamment ce qu’ont vécu «nos compatriotes à la Réunion dans le Pas-de-Calais», respectivement un cyclone et des inondations monstres. «Nous devons réduire nos fragilités face aux tempêtes, aux incendies aussi, aux canicules et aux sécheresses. Et ceci avec un plan d’adaptation et de résilience sur nos territoires, bâti avec nos maires, nos élus locaux, en métropole comme dans nos Outre-mer», a-t-il insisté. De quoi conforter la mission de son ministre de la Transition écologique ? Christophe Béchu est chargé de présenter, prochainement, le troisième plan d’adaptation national au changement climatique. Depuis un an, ce dernier multiplie les sorties pour avertir que la France devra s’adapter à une température de +4 °C à la fin du siècle. Un chantier dantesque d’anticipation, dans tous les domaines. Par Coralie Schaub

16 janv., 2024 21h18

Des déserts médicaux insolubles à court terme. Interrogé sur les solutions qu’il préconise pour faire face aux déserts médicaux, Emmanuel Macron exclut d’obliger les médecins à s’installer dans les zones concernées. Il rappelle avoir pris la décision «d’ouvrir le numerus clausus» en 2018, afin que les universités puissent former plus de jeunes médecins. Mais former un médecin, «cela prend 10 ans». «Pour les 5 à 7 ans qui viennent, le seul moyen c’est d’organiser différemment les choses», d’autant «qu’il n’y a quasiment pas d’endroit en France où il n’y a pas de désert médical». «On doit libérer du temps médical en enlevant du temps administratif, on doit débureaucratiser notre santé. Je crois plus à ça qu’à la contrainte», affirme le chef de l’Etat.

16 janv., 2024 21h16

Vers une hausse «légitime» des prix de l’énergie. Interrogé sur la hausse attendue de 10 % des prix de l’électricité le 1er février, qui intervient après déjà une flambée de 25 % du Kwh en 2023, le Chef de l’Etat a rappelé que l’Etat avait mobilisé «plus de 100 milliards d’euros pour protéger nos compatriotes de l’inflation énergétique». Pour lui, il est «légitime qu’il y ait une normalisation des prix de l’énergie aujourd’hui». Sans confirmer l’augmentation de 10 % dont l’annonce sera du ressort du gouvernement, il a cherché à rassurer les Français qui peinent à payer leurs factures énergétiques cet hiver. Pour lui, sur le front de l’énergie, après la flambée des cours du gaz et de l’électricité déclenchée par l’agression russe contre l’Ukraine, «on rentre dans une période de normalisation et on retrouve de la maîtrise». Le consommateur subit moins «la volatilité» des cours et «on retrouve une énergie que l’on paie au prix où on la produit grâce à notre nucléaire» et à l’accord tarifaire trouvé au niveau européen et entre l’Etat et EDF. Par Jean-Christophe Féraud

16 janv., 2024 21h12

Macron favorable à l’apprentissage de la Marseillaise dès la primaire et botte en touche sur l’uniforme. Apprendre l’hymne national dès l’école primaire ? «C’est indispensable», estime Emmanuel Macron en réponse à un journaliste. «C’est ce qui nous uni, ce qui nous permet d’être ensemble en société», justifie-t-il. Sur l’uniforme ou «la tenue unique», le chef d’Etat en revanche ne se prononce pas. Par contre, Macron approuve la méthode mise en place par le gouvernement qui consiste à expérimenter dans une centaine d’établissements volontaires. «C’est pragmatique, affirme-t-il. On expérimente, on évalue, on est transparent et on regarde». «Les meilleurs experts vont évaluer pour voir si ça permet de mieux apprendre ou si ça ne change rien. Ensuite, à l’aune de ce qui aura été examiné, nous prendrons une décision», résume-t-il.

16 janv., 2024 21h10

Dix opérations «place nette» par semaine contre le trafic de drogue. Cette annonce d’Emmanuel Macron joue sur l’une de ses cordes préférées concernant la sécurité : la communication. De quoi parle-t-on ? D’inspection des bâtiments, des commerces, ou encore de contrôles d’identité dans des quartiers touchés par ces trafics, explique le site de la police nationale, qui précise que «les «opérations place nette» sont nécessairement accompagnées «d’actions visibles et d’ampleur sur la voie publique». Les spécialistes de la lutte contre les stupéfiants ont beau dire qu’au lieu de l’affichage, c’est l’investigation qui devrait être préférée, la macronie ne semble pas prête de les entendre. Par Fabien Leboucq

16 janv., 2024 21h08

L’orientation dès la classe de 5e. Souhaitant mettre fin au «déterminisme social et familial», ce qu’il considère comme «la première des injustices», Emmanuel Macron a annoncé vouloir «systématiser les devoirs faits au collège, en particulier dans les endroits les plus en difficulté», faciliter l’accès à la culture, s’attaquer aux vacances longues, et «commencer dès la 5e l’accompagnement à l’orientation».

16 janv., 2024 21h06

Quand Macron ressort… la loi Macron. Le chef de l’Etat a évoqué un futur projet de loi de «simplification». A juger du nombre de fois où il l’a déjà évoqué dans ses discours, il semble tenir à ce texte que portera cette année Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances, une fois terminée la consultation lancée sur ce sujet. Faisant la promotion de «la France du bon sens plutôt que celle des tracas», il a dénoncé les «normes inutiles», qui découragent «ceux qui font». Tout en restant flou, il a demandé au gouvernement de «supprimer des normes», de «réduire les délais», «faciliter encore les embauches», «augmenter tous les seuils de déclenchement d’obligations»… Renouant avec les accents de sa première campagne présidentielle en 2017, il a dénoncé des «complexités qui protègent les rentes, des statuts, des situations établies». Allant puiser encore plus loin dans son passé politique, il a même déjà trouvé le nom de la loi, «l’acte II d’une loi pour la croissance, l’activité et les opportunités économiques». L’acte I, à quelques mots près, date d’il y a presque neuf ans. Elle était plus connue sous le nom de loi Macron, du temps où il était ministre de l’Economie et François Hollande président de la République. Et elle était passée au Parlement après que Manuel Valls avait eu recours à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution. Par Anne-Sophie Lechevallier

16 janv., 2024 21h03

Du sang et des larmes. Un proche du chef de l’Etat nous avait prévenu le jour même de la nomination de Gabriel Attal : «Le nouveau Premier ministre doit être capable d’assumer une politique difficile dans les prochains mois». À savoir : une ligne de rigueur budgétaire pour tenter de faire baisser la dette de l’Etat. Après la réforme des retraites qui a braqué une partie du pays en 2023, Emmanuel Macron déclare ce mardi soir qu’il «ne faut pas avoir peur de soulever certains mécontentements pour agir au service de Français». Une façon de préparer les esprits à de nouvelles pilules amères ? «Être Français, c’est avoir des droits et des devoirs», martèle-t-il, répétant là un élément de langage favori des macronistes. Ce qui, si on se réfère à notre corpus constitutionnel, et en particulier à la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen, s’avère inexact.

16 janv., 2024 21h01

Quelle ligne pour la culture et sa nouvelle ministre Rachida Dati ? Outre l’annonce que «le théâtre devienne un passage obligé au collège dès la rentrée prochaine» qui généralise à tous les élèves une pratique de la scène (une manière d’absorber des intermittents du spectacle dans le budget de l’éducation nationale ?), Emmanuel Macron a martelé en vœux pieux et axe de travail pour Rachida Dati : «Un Meilleur accès à la culture… qu’on puisse avoir accès à la culture, dès l’école et après…». Ce projet reste flou pour l’heure puisque le décloisonnement culturel qui était déjà la grande obsession de Roselyne Bachelot, certes, pas de chance, au moment Covid où tous les lieux de culture avaient été prioritairement fermés, reste suspendu à des décisions qui cadrent mal par exemple avec la suppression de la redevance télévisuelle qui assurait jusqu’ici à un audiovisuel public une trajectoire de production et diffusion plus stable qu’elle ne l’est désormais. Et comment rendre la culture plus largement partagée quand l’essentiel du plan La Fabrique de l’image se concentre sur des équipements techniques de production sans véritable capacité à fixer un cap pour sécuriser la part la plus inventive et prospective et pas seulement celle qui coche les critères de la rentabilité. Par Didier Péron

16 janv., 2024 20h57

Vers des régularisations pour «nombre de médecins étrangers». Face à la crise la santé publique, le chef de l’Etat égraine quelques objectifs : «dégager du temps aux médecins pour mieux travailler entre médecine de ville et hôpitaux, afin que chaque médecin puisse voir plus de patients», «régulariser les médecins étrangers qui tiennent parfois à bout de bras des services de soin et que nous laissons dans une précarité administrative qui est complètement inefficace», a reconnu Emmanuel Macron. Il faut des «solutions radicales pour mettre fin au scandale des déserts médicaux», insiste-t-il.

16 janv., 2024 20h55

Vers de nouveaux réacteurs nucléaires. «La France sera plus forte si elle produit aussi davantage. La pandémie nous a montré que l’on dépend encore trop de l’étranger» : Emmanuel Macron redit sa volonté «d’accélérer dans le réarmement industriel, scientifique, technologique et agricole» dans le sillage de ses vœux à la Nation du 31 décembre. Pour lui c’est «le choix de l’indépendance», notamment en matière énergétique. Pour lui la France doit produire plus de médicaments de première nécessité en France, «plus d’électricité dans nos centrales nucléaires et installations renouvelables». Mais sa priorité va de toute évidence à l’atome : après les six réacteurs EPR déjà annoncés Penly (Haute-Normandie), Gravelines (Nord) et au Bugey (Ain), il va annoncer «un nouveau programme» en juin. Sans doute les huit EPR supplémentaires qui étaient jusqu’ici présentés comme «à l’étude». De quoi interroger sur la place du développement énergies renouvelables dans le futur mix énergétique français. Par Jean-Christophe Féraud

16 janv., 2024 20h52

Emmanuel Macron veut que le travail paye mieux, sans expliquer comment. Pour le chef de l’Etat, le monde du travail se divise en deux catégories : il y a les «classes moyennes», qui travaillent dur mais «gagnent déjà trop pour être aidées», et les autres, qui ne travaillent pas, ou pas assez, et qui sont pourtant aidés. Vision pour le moins simpliste d’où découle un discours à deux facettes : d’un côté, Emmanuel Macron promet un «acte II de la réforme du marché du travail», avec des «règles plus sévères quand des offres d’emploi sont refusées». En la matière, une première mesure est actuellement mise en œuvre : elle consiste à demander aux employeurs qui ont proposé deux CDI dans une année à un salarié en CDD, et que ce dernier a refusés, de le débiner auprès de France Travail pour le priver d’indemnités chômage. Quoi d’autre alors ? Mystère.

De l’autre, le président de la République loue «la France des classes moyennes, celle qui tient le pays», et veut «qu’il y ait un travail ardent pour aller plus loin pour […] donner plus de dynamique aux carrières, mieux gagner sa vie par le travail». Mais il ne se montre pas plus précis, évoquant «des négociations dans certaines branches pour que la dynamique salariale soit au rendez-vous des efforts». A l’occasion de la conférence sociale qui s’est tenue en octobre, la Première ministre, Elisabeth Borne, avait annoncé des initiatives bien peu contraignantes en la matière. Par Frantz Durupt

16 janv., 2024 20h49

Emmanuel Macron promet «des transitions plus justes». Pour le président de la République, «une France plus juste c’est une France qui sait accompagner les transitions qui sont à l’œuvre». Car, ces transitions sont injustes. «Elles frappent encore plus ceux qui sont dans la difficulté, reconnaît-il. Ceux qui vivent souvent dans les logements les moins bien isolés ou qui roulent dans les voitures les plus polluantes». Le chef d’Etat dit ne pas vouloir stigmatiser ces Français-là. Pour les prochains mois, le Président promet d’accroître l’accompagnement des agriculteurs sur un leitmotiv «simplification et accompagnement». Pour la vie de tous les jours, Macron promet d’investir massivement dans les transports en commun, dans la rénovation des logements ou le développement du leasing pour que le coût des voitures électriques ne revienne qu’à 100 euros par mois. Une annonce faite en décembre dernier. Et de résumer : «c’est ça l’écologie à la française, c’est une écologie de justice et de souveraineté».

16 janv., 2024 20h47
16 janv., 2024 20h47

L’atome au coeur de la souveraineté énergétique. Sans surprise, Emmanuel Macron s’est fait le chantre du nucléaire comme solution à la crise climatique et gage de notre «souveraineté énergétique». Dès les premières minutes, Emmanuel Macron a vanté son action en matière climatique : «Nous avons réussi un chemin de décarbonation de nos activités» et rappelé que «la crise climatique crée des inquiétudes et des divisions». Il a ensuite mis en avant la production de «notre énergie dans nos centrales nucléaires», sans oublier de citer les renouvelables, pourtant peu favorisées par l’avant-projet de loi sur la «souveraineté énergétique», qui doit être présenté fin janvier-début février en Conseil des ministres et de faire une allusion au captage du CO2 dans les industries les plus polluantes. Par Coralie Schaub

16 janv., 2024 20h44

Le manque de bras. «Notre pays manque de travailleurs dans les fermes, dans les restaurants, chez les artisans, pour aider les personnes âgées ou handicapées», diagnostique-t-il, alertant dans le même temps sur «le manque de travailleurs dans les métiers de l’avenir», notamment dans le nucléaire. Emmanuel Macron souligne le besoin de «former davantage selon les besoins de la nation.» «Nous avons commencé ce travail avec la réforme du lycée professionnel, affirme-t-il. Nous accélérerons cette année, et jusqu’à la rentrée prochaine. Le gouvernement incitera aussi à la création et la reprise d’un emploi avec, dès le printemps prochain, un acte II de la réforme du marché du travail lancée en 2017.»

16 janv., 2024 20h41

Congé parental et lutte contre l’infertilité pour davantage de bébés. Emmanuel Macron défend «un réarmement démographique», dans une expression qui rappelle fortement la rhétorique du Rassemblement national. Revenant sur la baisse de la natalité historique que traverse la France, à des taux inédits depuis la Seconde guerre mondiale, il met sur la table deux propositions. D’une part un nouveau congé parental, mieux rémunéré mais plus court, qu’avait déjà annoncé Aurore Bergé alors détentrice du portefeuille de la famille au gouvernement. Mais aussi un grand plan de lutte contre l’infertilité, également déjà évoqué depuis 2021. Le président de la République répète le coeur son programme économique, qui n’a pas changé. «La France sera plus forte si elle retrouve son indépendance financière», insiste-t-il, en annonçant «une vraie réforme de l’Etat pour créer de l’efficacité dans nos dépenses publiques».

16 janv., 2024 20h39

Macron veut un pays qui «produit davantage». Pour que la France «soit plus forte», elle doit «produire davantage» estime Emmanuel Macron. Par exemple dans le secteur des médicaments où la crise du Covid a montré que le France dépendait trop des productions des pays étrangers. «Nous devons accélérer dans le réarmement académique, scientifique industriel et agricole, affirme-t-il. Un «choix d’indépendance», vante-t-il. Avant d’appeler son gouvernement à se battre contre les «complexités» qui découleraient «ceux qui font». Selon Emmanuel Macron, «ces complexités protègent des rentes, de statuts, des situations établies».

16 janv., 2024 20h38
16 janv., 2024 20h36

«Pour que la France reste la France», Macron s’inspire (encore) des droites. Dans son propos liminaire, le chef de l’Etat a fixé sa «ligne» pour les prochaines années, résumé d’une formule : «Pour que la France reste la France.» Le slogan avait déjà été utilisé par Laurent Wauquiez en 2018. L’ancien président des Républicains (LR) l’avait fait imprimer sur des tracts, provoquant des divisions au sein même de la droite. Le mantra était notamment accolé à la question migratoire. A l’époque, LR était (déjà) accusé de courir derrière l’extrême droite, notamment sur le thème de l’immigration. La formule a été reprise par l’actuel patron des Républicains, Eric Ciotti, lors de la primaire LR pour la présidentielle. L’ex-candidat à la présidentielle d’extrême droite Eric Zemmour avait, lui aussi, repris la formule, la citant à longueur d’interview et de discours. Par Victor Boiteau

16 janv., 2024 20h35

Théâtre et tenue unique à l’école. Comme c’était attendu, l’uniforme à l’école qui «efface les inégalités entre les familles en même temps qu’elle crée les conditions du respect», sera expérimenté dès cette année dans une centaine d’établissements, tous volontaires, a précisé le chef de l’Etat. Qui assure que cette expérimentation sera évaluée «méthodiquement». Si les résultats s’avèrent «concluants», l’uniforme sera alors généralisé en 2026. Surprise du chef, le théâtre, comme c’est déjà le cas de la musique et des arts plastiques, deviendra obligatoire au collège dès la rentrée prochaine. Car «cela donne confiance, cela apprend l’oralité, le contact aux grands textes.» Le président a aussi annoncé que l’histoire de l’art «retrouvera sa place à la rentrée prochaine au collège et au lycée», sans préciser son caractère obligatoire. Par Cécile Bourgneuf

16 janv., 2024 20h32

«Le réarmement civique» : de quoi parlez-vous Monsieur Macron ? Réarmement. Emmanuel Macron a martelé pas moins de sept fois cette expression lors de ses voeux au Français le 31 décembre. Il l’a reprise ce soir. Dans une tribune publiée dans Libération, l’historien de l’éducation Claude Lelièvre invite à ne pas confondre «civisme» et «civilité». «Il faudrait sans doute tout particulièrement saisir le sens de ce retour de fortune des termes «civilité» et «incivilités» et clarifier le sens exact que nous entendons leur donner. Il y va, en effet, d’une bonne partie du sens et de la portée que nous pouvons accorder au rôle éducatif de l’école. S’agit-il d’un simple (et difficile) retour à un enseignement moral ? S’agit-il d’une focalisation sur le problème posé par les «sauvageons», la «décivilisation» invoquée, les «nouveaux barbares campés dans la cité moderne» ou les «nouvelles classes dangereuses» ? S’agit-il du problème des violences scolaires, et desquelles ? Bref, il faut clarifier !

16 janv., 2024 20h31

L’usage des écrans chez les jeunes enfants bientôt régulés. Emmanuel Macron réitère sa promesse déjà formulée lors des vœux télévisés du Nouvel an, d’engager «le réarmement civique du pays», car chacun, dit-il, «doit apprendre ce que la République veut dire, le sens profond du respect et de l’engagement», développe le chef de l’Etat. Qui annonce aussi des mesures pour «déterminer le bon usage des écrans» pour les plus jeunes, sur la base de travaux d’experts réunis autour de lui il y a une semaine à l’Elysée.

16 janv., 2024 20h28

Macron «convaincu» que «nos enfants vivront mieux demain que nous ne vivons aujourd’hui». Le Président poursuit son propos liminaire, en balayant ses notes de furtifs coups d’oeil. «Cette époque de crise que je décris rapidement suppose avant tout audace, action et efficacité», martèle le chef de l’Etat. «Dans les mois à venir se décidera le destin des prochaines générations, c’est tout l’enjeu de notre défi, voilà pourquoi nous sommes là.» Il insiste sur «le sens profond» de l’action menée par ce nouveau gouvernement : «rendre la France plus forte et plus juste, c’est ça, le combat des prochaines années», se disant «convaincu» que «nos enfants vivront mieux demain que nous ne vivons aujourd’hui». D’après lui, «la France sera plus forte dans ce monde de bouleversements si nous réapprenons à partager des valeurs, une culture commune, le sens du respect dans les salles de classe, dans les transports, dans la rue ou dans les commerces.»

16 janv., 2024 20h25

Le cap présidentiel en introduction. Si le président de la République a convoqué près de 200 journalistes, c’est pour «dire au pays où nous allons et d’où nous venons», a entamé Emmanuel Macron. «Nous sommes mieux armés qu’il y a six ans et demi», vante-t-il. Mais le chef d’Etat reconnait que le monde a changé par rapport à 2017. «Le monde d’hier est en train de s’effacer, l’ordre mondial est bousculé, la guerre revient sur le sol européen, liste-t-il. Nous vivons la crise du modèle démocratique en France et en Europe».

16 janv., 2024 20h02

Le «réarmement» de Macron, c’est surtout l’affaire des marchands de canons. Le mot est dans l’air du temps. Il y a le réarmement martelé à toutes les sauces («moral», sécuritaire, économique…) par un Emmanuel Macron en quête d’un nouveau mantra politique. Et il y a le réarmement dans les faits, celui des pays qui font directement face à la menace d’une agression dans un monde où la guerre est redevenue une réalité, des tranchées d’Ukraine aux ruines de Gaza. Un réarmement qui n’est pas au rendez-vous dans le secteur du matériel terrestre. L’abandon de souveraineté sur les blindés ou les fusils d’assaut pose question alors que la guerre, la vraie, frappe à nouveau à notre porte. Notre billet.

16 janv., 2024 19h52

Un exercice quasi-inédit. Dans une vingtaine de minutes commencera la troisième grande conférence de presse d’Emmanuel Macron. Si certains chefs d’Etat, à l’instar du Général de Gaulle ; se plaisaient dans l’exercice, ces grands raouts devant la presse ne sont pas la tasse de thé du locataire actuel de l’Elysée. Il s’y était plié pour la première fois le 25 avril 2019 pour tenter de mettre fin à la crise des Gilets jaunes. Les échanges avaient duré plus de deux heures. En 2022, ce n’était pas le président mais le candidat qui avait répondu aux questions des journalistes durant plus de quatre heures pour présenter son programme. En revanche, le rendez-vous n’avait pas été donné à l’Elysée mais aux Docks d’Aubervilliers. Par Sacha Nelken

16 janv., 2024 19h41

«L’annonce» d’une loi sur la Fonction publique déjà prévue. C’était le petit scoop présidentiel lors de la réception des parlementaires macronistes lundi soir à l’Elysée. Alors que la nomination des ministres délégués n’est pas attendue avant au moins une semaine, Emmanuel Macron a laissé entendre que Stanislas Guerini serait reconduit à la Fonction publique en évoquant «une réforme historique de la Fonction publique, que Stan aura à porter». Un projet de loi en réalité déjà dans les cartons depuis plusieurs mois, et initialement annoncé pour février. Ce soir, le chef de l’Etat devrait à nouveau «l’annoncer» dans son propos liminaire à la conférence de presse, avec une orientation elle aussi déjà connue, et décriée par les syndicats, à savoir un avancement par le mérite plutôt que par l’ancienneté. Une idée macronienne qui remonte à 2015, du temps où il était ministre de l’Économie de François Hollande. Par Lucie Alexandre

16 janv., 2024 19h32

Emmanuel Macron piégé dans son propre moulin à paroles. Quelle est la plus grande peur d’Emmanuel Macron ? Etre, paraît-il, frappé de «chiraquisme» ou tomber dans le «hollandisme». Soit un président de la République devenu si faible qu’il ne peut qu’observer, impuissant, la compétition qui se déroule sous ses yeux pour prendre sa suite à l’Elysée. La grande conférence de presse que donnera mardi soir le chef de l’Etat rompra-t-elle le ronflant verbalisme des derniers jours, symptôme d’un pouvoir empêché ? Notre billet.

16 janv., 2024 19h20

Monsieur le Premier ministre, vous devez prendre à bras-le-corps la question des droits des personnes LGBT +. La nomination d’un Premier ministre publiquement gay, Gabriel Attal, témoigne d’une évolution des mentalités et de la société. Mais alors qu’un grand nombre de nouveaux ministres se sont illustrés par leur hostilité ou leur ambiguïté sur les droits des personnes LGBT +, les actes symboliques et les paroles ne suffisent pas, estiment les responsables de l’association SOS Homophobie dans une tribune à Libération.

16 janv., 2024 19h05

Le cas Stanislas s’invite au dernier moment. A peine plus de deux heures avant le début de la conférence de presse présidentielle, Mediapart a révélé le fameux rapport rédigé par quatre inspecteurs sur l’établissement scolaire Stanislas, dans le VIe arrondissement de Paris, où sont scolarisés les enfants de la ministre de l’Education nationale Amélie Oudéa-Castera. Le document de 30 pages pointe plusieurs manquements à la loi. Tous les élèves de la maternelle aux classes préparatoires sont par exemple contraints de suivre une heure de catéchèse par semaine. Des cours durant lesquels les intervenants «tiennent des propos homophobes, anti-avortement, font la promotion des thérapies de conversion et demandent à ‘‘pardonner aux violeurs’’», explique Mediapart. Selon le site d’investigation, Gabriel Attal, le locataire de la rue de Grenelle au moment de la remise du rapport le 1er août, a refusé de le rendre public. Par Sacha Nelken.

16 janv., 2024 18h52

Les sujets qui fâchent. Pour le chef de l’Etat, ce rendez-vous est une occasion de présenter la feuille de route de son gouvernement pour l’année à venir. Mais, présence de la presse oblige, Emmanuel Macron ne devrait pas échapper à des questions sur de plus embarrassants sujets : son récent plaidoyer pour Gérard Depardieu, accusé de viols et d’agressions sexuelles ; la situation de sa ministre de l’Education Amélie Oudéa-Castea, déjà en rupture avec le monde enseignant ; la nomination à la Culture d’une ministre mise en examen, Rachida Dati ; ou encore la relative impuissance politique à laquelle semble le condamner son absence de majorité à l’Assemblée. Le chef de l’Etat va en outre devoir démontrer qu’il reste fidèle à sa promesse d’équilibre politique. Un engagement mis à mal par le poids croissant de la droite dans son gouvernement, encore renforcé par les entrées des ex-LR Rachida Dati (Culture) et Catherine Vautrin (Travail, santé et solidarités), et par les mots d’ordre du nouveau Premier ministre Gabriel Attal. La gauche, mal en point, y voit une occasion de retrouver un espace politique. Par Dominique Albertini

16 janv., 2024 18h44

Teasing présidentiel.

16 janv., 2024 18h39

Amélie Oudéa-Castéra sur des charbons ardents à l’école Litté. C’est la première polémique du gouvernement Attal I tout fraîchement nommé. Brocardée pour ses propos sur la scolarisation de ses enfants dans le privé, accusée d’avoir menti après les révélations de Libération, Amélie Oudéa-Castéra a poursuivi son chemin de croix depuis sa nomination à l’Education nationale en allant visiter ce mardi l’école publique Littré, dans le VIe arrondissement de Paris, d’où elle avait retiré son fils aîné. Sifflets, interpellations et même bruits de casseroles… Une trentaine de personnes a accueilli fraîchement la nouvelle ministre de l’Education nationale. Notre reportage.

16 janv., 2024 18h32

Le tour de chauffe n’a guère convaincu les parlementaires macronistes. Lundi soir, c’étaient les députés et sénateurs de la majorité qui étaient conviés à l’Elysée par le Président de la République. En guise de vœux de la nouvelle année, il leur a offert une prise de parole concise, d’une vingtaine de minutes - loin des interminables laïus dont il a coutume d’abreuver ses auditoires - afin de mobiliser ses troupes pour 2024, avec un mot d’ordre résumé en trois mots : «Unité, audace, mouvement.». Ainsi qu’une «sobriété» censée caractériser le nouvel exécutif. Même le buffet, rapporte-t-on, fut d’envergure succincte. «Un pot fraternel avec un coup à boire, des tranches de jambon. Il n’avait pas mis les petits plats dans les grands», relate un participant. On vous a dit : so-bri-é-té.

16 janv., 2024 18h27

Durée, thèmes abordés… Conférence de presse de Macron : à quoi s’attendre pour ce soir ? Un format «inédit» et des «annonces concrètes». Pour sa première conférence de presse en prime-time depuis 2019, Emmanuel Macron a prévu de faire les choses en grand pour son «rendez-vous avec la nation». Devant une centaine de journalistes, le président jupitérien entend dérouler les axes de «l’acte II» de son second mandat, avec pour objectif de (re) lancer son mandat ainsi que la nouvelle équipe gouvernementale de Gabriel Attal. Propos liminaires, séance de questions-réponses, «réarmement» économique et civique de la France… Voilà à quoi s’attendre ce soir.