En résumé :
- Emmanuel Macron réunit ce vendredi 12 décembre depuis 11 heures le premier conseil des ministres du nouveau gouvernement Attal. La journée a auparavant été rythmée par les passations de pouvoir dans les différents ministères.
- Une équipe de 11 ministres de plein exercice et 3 ministres délégués a été annoncée jeudi soir. Parmi eux, l’arrivée de figures de droite comme Rachida Dati à la Culture et Catherine Vautrin au Travail, à la Santé et aux Affaires sociales.
- Le Premier ministre a affirmé jeudi soir sur TF1 attendre des ministres de son gouvernement fraîchement nommé «de l’action» et «des résultats» pour «répondre aux problèmes des Français» avec «efficacité».
- Pour retrouver toutes les annonces de jeudi, c’est par ici.
Pour Nicolas Dubourg, du Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles, «on est passé de la location longue durée à Airbnb» au ministère de la Culture. «Quatre en quatre ans : la valse des ministres de la Culture s’est nettement accélérée sous Macron, réagit Nicolas Dubourg, du Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles, après la nomination de Rachida Dati. On est passé de la location longue durée à Airbnb ! Or, les questions des médias, des archives ou des industries culturelles sont d’une grande technicité. On ne peut pas, en un an, prendre en main ses dossiers, l’administration qui va avec, rencontrer les acteurs et affirmer une politique.» Pour lui, Rima Abdul Malak bénéficiait d’une «forme d’empathie dans le secteur, mais au titre de syndicat public, les arbitrages nous étaient défavorables, nous attendions des résultats ou des réponses qui ne venaient pas. Et quand Laurent Wauquiez frappe durement le secteur culturel d’Auvergne-Rhônes Alpes, comment se fait-il qu’aucun levier ne soit actionné au niveau de l’Etat ?» Et de s’interroger à voix haute : «quand un ministre de la Culture a-t-il eu du poids ? Dans deux cas de figure : quand il est issu de l’Assemblée nationale ou quand il pèse fortement dans sa famille politique. On me dira que c’est précisément le cas de Rachida Dati ! Pour une fois, une ministre de la Culture pourra mettre en balance ses dossiers. Certainement, mais lesquels ? Ceux d’une famille politique libérale sur le plan politique, conservatrice sur le plan idéologique. Le premier mot-clé employé par la Rachida Dati lors de la passation de pouvoir ? Réarmement. C’est évidemment l’inverse qu’il faut faire. Il faut pacifier, désarmer. Le ministère de la Culture devrait être celui qui apporte des ruptures dans ce discours ambiant décidément dangereux.» Par Eve Beauvallet.
Emmanuel Macron prendra la parole en «début de semaine prochaine». Quelques jours après le remaniement, le président de la République prendra la parole en «début de semaine prochaine», fait savoir son entourage. Cette «expression», dont le format n’a pas été précisé, se déroulera en amont de la déclaration de politique générale du nouveau Premier ministre Gabriel Attal. La prise de parole s’inscrira ainsi dans le «rendez-vous avec la Nation» décrété par le chef de l’Etat. «C’est un nouveau souffle, un nouveau mouvement et un nouveau rythme que l’on veut impulser», a aussi souligné l’entourage présidentiel.
Amélie Oudéa-Castéra et Gabriel Attal en déplacement commun dans les Yvelines cet après-midi. «Bon ben je me demande comment elle va tout gérer maintenant», lance une jeune femme frigorifiée dans la cour de la rue de Grenelle, dans le VIIe arrondissement parisien. «Mais c’est lui qui garde l’Educ», corrige en souriant un homme en costard à ses côtés. Gabriel Attal vient de laisser sa place encore toute chaude au ministère de l’éducation à Amélie Oudéa-Castera nommée à la tête d’un superministère regroupant éducation nationale, sports et JO. L’homme en costard n’a pas été contredit par Gabriel Attal qui a prévenu : «L’école sera la mère de toutes les batailles et j’en serai le garant», «tout ce que nous avons entamé ira jusqu’au bout», «ce n’est pas une page qui se tourne mais une action qui se poursuit», a insisté le Premier ministre avant d’être largement applaudi. «C’est vrai qu’il est aimé, remarque une femme dans le public. Dans ma famille, il y a trois instits qui m’ont dit «Quoi, il s’en va déjà ?»». Eh bien non puisque Gabriel Attal accompagne sa nouvelle ministre pour son premier déplacement ce vendredi après-midi dans un collège des Yvelines. «Je sais que vous aurez à cœur de m’accompagner et de me coacher», lui a lancé AOC dans son discours, précisant être prête à «poursuivre le chantier jusqu’au succès». Par Cécile Bourgneuf.
Le conseil des ministres se termine sans compte rendu. Moins d’une trentaine de minutes après l’ouverture de ce premier conseil des ministres sous l’ère Attal, les nouveaux membres du gouvernement descendent les marches de l’Elysée, actant la fin de cette réunion hebdomadaire. Contrairement à l’usage, le rendez-vous n’est pas suivi d’un compte rendu, moment qui voit normalement le porte-parole du gouvernement rapporter les sujets évoqués et répondre aux questions de la presse. L’Elysée n’a pas fourni d’explication. Une hypothèse est qu’il s’agisse de laisser à la nouvelle porte-parole Prisca Thévenot, qui vient de remplacer Olivier Véran, le temps de se préparer à ce difficile exercice. Il pourrait notamment la voir questionnée sur la situation judiciaire et les anciennes déclarations anti-macronistes de la nouvelle ministre de la Culture, Rachida Dati.
Clément Beaune fait ses adieux au ministère des Transports… et au gouvernement ? Dans un message publié peu avant 11 heures sur X, l’ex-ministre des Transports Clément Beaune se déclare «fier d’avoir été ministre pendant 3 ans et demi», semblant confirmer qu’il ne fera pas non plus partie de la deuxième vague de nominations au gouvernement, attendue dans les prochains jours. L’ancien conseiller diplomatique d’Emmanuel Macron pourrait retrouver son siège de député de Paris.
Je suis fier d’avoir été ministre pendant 3 ans et demi dans les gouvernements de @JeanCASTEX @Elisabeth_Borne @EmmanuelMacron 🇫🇷🇪🇺
— Clement Beaune (@CBeaune) January 12, 2024
Je les en remercie sincèrement.
Agir au service de mes convictions, de mes électeurs, des Français est un immense honneur. Je continuerai.
Les ministres réunis dans le Salon vert du palais de l’Elysée. «Jamais Emmanuel Macron n’avait présidé un conseil des ministres dans le Salon vert, à côté de son bureau, au premier étage du palais», explique Maxence Lambrecq, journaliste pour France Inter, dans un message publié sur X (anciennement Twitter). D’ordinaire, cette réunion hebdomadaire se tient dans le salon Murat du palais de l’Élysée, autour d’une table qui peut accueillir 40 personnes. Le Salon vert, récemment rénové, sert quant à lui davantage aux conseils restreints et aux entretiens téléphoniques du président avec d’autres dirigeants. Voilà donc pourquoi tout le monde est si serré.
Le conseil des ministres débute en configuration boîte de sardines. Après toutes ces passations de pouvoir, les nouveaux - et anciens - membres du nouveau gouvernement se rendent à l’Elysée pour le premier conseil des ministres du gouvernement Attal. «Bien, le gouvernement est rassemblé et au travail. Merci beaucoup», lance le président dans une courte séquence, dans laquelle on peut observer les ministres attablés et serrés autour d’Emmanuel Macron. Pour démontrer que la nouvelle équipe est resserrée, ses 14 membres ont été installées autour d’une petite table où ils sont, de fait, assez serrés.
💬 "Bien, un gouvernement rassemblé, au travail"
— BFMTV (@BFMTV) January 12, 2024
Les mots d'Emmanuel Macron au début du Conseil des ministres après le remaniement pic.twitter.com/vuowF7RT9T
En laissant les clés du Travail à Vautrin, Dussopt rend hommage à Edouard Philippe. Matinée chargée pour Catherine Vautrin, qui a filé rue de Grenelle après la cérémonie de passation au ministère de la Santé. En faisant son entrée au ministère du Travail, Catherine Vautrin veut d’abord rendre hommage à un de ses prédécesseurs : Jean-Louis Borloo. Car c’est à ses côtés qu’elle avait fréquenté le lieu, en tant que secrétaire d’Etat puis ministre déléguée, quand il était ministre de l’Emploi sous Jacques Chirac, il y a deux décennies de cela. Autant dire que son arrivée fleure un peu le «monde d’avant» comme on dit. «La vie est un éternel recommencement», philosophera-t-elle d’ailleurs devant les journalistes avant de s’engouffrer dans sa grosse voiture pour se rendre au conseil des ministres.
Durant son discours d’adieu, Olivier Dussopt a quant à lui égrené une liste de prénoms de personnes qui l’ont suivi tout au long des six années qu’il a passées dans des ministères, et particulièrement insisté, dans ses remerciements, sur un nom : Edouard Philippe, «mon Premier ministre», le seul dans son cœur donc, et «son amitié véritable». «En 2017, j’ai brûlé mes vaisseaux mais cela en valait la peine», dit celui qui avait alors quitté le Parti socialiste pour se transformer en agent du macronisme. Quelques personnes essuient leurs larmes, d’autres étreignent Olivier Dussopt tandis qu’il se dirige vers la sortie du ministère. «C’est la première fois que je vois autant d’émotion dans une passation», expertise la cheffe du service économie d’une chaîne de télé. Après avoir défilé devant ses désormais ex-équipes, Olivier Dussopt fait un gros «high five» viril avec Thibault Guilluy, le nouveau directeur général de France Travail (Pôle emploi), puis monte dans une DS7, qui part vers on ne sait où. On donne quelle destination à son chauffeur quand on quitte le gouvernement ?
Catherine Vautrin s’installe à la Santé en rappelant son attachement à la «place de la famille, sous toutes ses formes». Arrivée ce matin dans la capitale, la présidente du Grand Reims Catherine Vautrin ouvre ce matin une nouvelle page du gouvernement Attal. Premier sur sa tournée, le portefeuille de la Santé, récupéré à l’intérimaire Agnès Firmin-Le Bodo. Un œil sur sa secrétaire d’Etat déléguée, Agnès Pannier-Runacher, la nouvelle ministre présente, sourire aux lèvres, ses «nombreux défis». Un terme qu’elle martèle lors de son discours. L’hôpital public et son système médical à «retaper», un dialogue social entre le gouvernement et les professionnels à «prioriser», des aidants à «soutenir». Rappelant son passage éclair comme secrétaire d’Etat aux Personnes âgées au gouvernement de Villepin (2004-2005), Catherine Vautrin assure «connaître la volonté de nos séniors de rester chez eux» et promet de leur proposer des «réponses adaptées». La nouvelle ministre a aussi rappelé son attachement à la «place de la famille, sous toutes ses formes» dans la société française. L’annonce hier soir de l’arrivée de l’ancienne figure de droite au ministère de la Santé n’a pas manqué de faire réagir, notamment la communauté LGBT. Au centre des préoccupations des associations de défense pour leurs droits, son vote contre le mariage pour tous en 2013, qu’elles considèrent comme un «mauvais signal» pour l’avenir.
Amélie Oudéa-Castéra vante les «synergies nombreuses» que permettent toutes ses casquettes. Ministre des sports depuis un an et demi, Amélie Oudéa-Castéra cumulera les fonctions en cette année olympique puisque l’ancienne joueuse de tennis prend également la tête du ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse. Lors de la passation de pouvoir avec Gabriel Attal, elle a évoqué son «honneur» d’établir ses quartiers rue de Grenelle. «La République est d’abord l’histoire d’une promesse : celle de permettre à chaque jeune de devenir un citoyen libre et éclairé, instruit mais aussi épanoui». «En réunissant ces champs de l’éducation, du sport et de la jeunesse dans notre contexte olympique et paralympique vous m’avez confié un continuum de responsabilités, de politiques publiques aux synergies nombreuses», a-t-elle confié avant de vanter le bilan de son prédécesseur qui a «profondément marqué la trajectoire de cette institution qu’est l’Education nationale». En cinq mois, donc.
En quittant la rue de Grenelle, Gabriel Attal évoque (encore) l’abaya et le harcèlement scolaire. L’éphémère ministre de l’Education nationale et de la jeunesse a dressé un bilan de son passage rue de Grenelle, qui se résume à deux thématiques. «En arrivant dans ces murs, j’ai voulu réaffirmer une valeur absolument fondamentale pour notre république. Et faire pleinement appliquer la loi de 2004 en interdisant le port de l’abaya et du qamis. Beaucoup m’ont dit que c’était impossible : nous l’avons fait. Il n’y a plus d’abaya ou de quami dans nos établissements scolaires», s’est félicité Gabriel Attal. Avant de poursuivre : «Aujourd’hui, ce n’est plus à l’élève harcelé de fuir son établissement scolaire, c’est à l’élève harceleur de quitter son établissement et de laisser ses victimes tranquilles.» Au-delà de ses cinq mois passés rue de Grenelle, le nouveau Premier ministre a tenu à vanter le bilan de l’Education nationale depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à la tête de l’Etat il y a sept ans. «Il y a moins d’élèves qui entrent en sixième avec des difficultés d’écritures, de lectures et de calculs qu’il y en avait en 2017. Mais il y en a encore beaucoup trop et il faut poursuivre. Et pour poursuivre, il faut remettre de l’exigence à tous les étages.»
Nouveau ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné fait l’éloge du dialogue et veut «réformer les institutions internationales». Sous des applaudissements appuyés, le nouveau ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, succède à Catherine Colonna au pupitre installé dans le Salon de l’horloge. «Je sais que la tâche sera lourde, que la confiance est immense. […] J’ai intimement le sentiment qu’il est possible de réunir les points de vue les plus opposés par le dialogue, par l’effort de convaincre, et de comprendre l’autre», détaille-t-il. Et d’ajouter : «je souhaite que la France puisse s’employer à convaincre ses partenaires du bien-fondé de réformer les institutions internationales. Elles sont devenues le lieu où se donne en spectacle le chaos du monde. Elles doivent redevenir le lieu où se décide l’ordre mondial».
Au Quai d’Orsay, Catherine Colonna retrace un an et demi d’action dans un «moment de grande violence dans le monde». C’est maintenant au tour du Quai d’Orsay de changer de visage. Désormais ancienne ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna remercie Emmanuel Macron et Elisabeth Borne qui lui ont permis de «mener une mission si importante pour la France», qui plus est dans un «moment de si grande violence dans le monde». Elle poursuit : «en 20 mois, j’ai vu s’ajouter à la guerre en Ukraine […], les assauts contre nos ambassades au Burkina et au Niger, la progression du terrorisme au Sahel, une nouvelle guerre civile sanglante ravager le Soudan», ou encore la «désinformation menacer notre démocratie». Le ton grave, elle ajoute : «et nous avons vu le 7 octobre». Tout en soulignant qu’elle est seulement la deuxième femme à avoir été à la tête de la diplomatie française, elle affirme que «l’égalité entre les femmes et les hommes peut aussi et doit aussi s’exprimer au cœur du domaine régalien où se joue la défense des intérêts les plus fondamentaux de notre nation».
Avant de les abandonner, Attal assure que les profs font «le plus beau métier du monde». Fraîchement nommé Premier ministre, Gabriel Attal laisse sa place à la tête du ministère de l’Education nationale et de la jeunesse à Amélie Oudéa-Castéra. «Il n’y a pas de plus beau, de plus grand combat que celui de l’école. C’est là où l’on insuffle la confiance et où les talents de chacun peuvent s’épanouir. Le rôle de l’école, le plus beau de tous, c’est de révéler ce talent», a déclaré celui qui ne sera resté que six mois rue Grenelle. Il s’est ensuite adressé aux professeurs : «Vous faites le plus beau métier du monde. Je garde avec moi vos témoignages et vos échanges. Ils ne me quittent pas et ne me quitteront jamais.»
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Au ministère de la Culture : «J’ai jamais vu une passation comme ça». L’agitation était particulièrement inhabituelle rue de Valois, à quelques minutes de la passation de pouvoir entre l’ex-ministre de la culture Rima Abdul-Malak, conseillère macroniste passée de l’ombre à la lumière en 2022, et la cheffe de l’opposition de droite à Paris, Rachida Dati. Dans la salle bourrée à craquer, il était difficile de distinguer les supporters de l’une ou l’autre, qui faisait part du même enthousiasme. «J’ai jamais vu une passation comme ça», a commenté une femme en col roulé bleu électrique. «C’est normal, c’est la bête politique, pour les médias, c’est le grand spectacle», a répondu sa voisine. Soudain une porte s’ouvrit dans le fond. Et comme au théâtre, le silence s’est fait. Puis Dati et Abdul-Malak fendirent la foule sous des tonnerres d’applaudissements. Au pupitre, les deux femmes avaient alors le sourire. Dans l’air, presque une atmosphère de complicité. Par Lucie Alexandre.
Au ministère du Travail, froid et alarme de voiture en attendant Olivier Dussopt. Ici, la passation va se faire dans le froid de la cour du ministère. Le ministre du Travail et du Plein-emploi, Olivier Dussopt, s’apprête à passer les clefs du 127, rue de Grenelle à sa successeure Catherine Vautrin, qui va en plus chapeauter la Santé et les Solidarités. Depuis le perron, le bon soldat du macronisme qui a porté la réforme des retraites envoie des bisous à certains de ses collaborateurs. Le député Renaissance Marc Ferracci, inspirateur de plusieurs réformes du travail et de l’assurance chômage, devise dans la cour avec Thibault Guilluy, qui a pris la direction de Pôle emploi (devenu France Travail), après avoir conçu la réforme du RSA. Dussopt accueille chaleureusement sa successeure dans la cour quand elle arrive à 10 heures quasi pétantes. Les deux s’engouffrent dans le ministère pour un temps qu’on espère réduit car ça caille un peu quand même. Des photographes s’inquiètent d’une alarme de voiture qui sonne à intervalles réguliers, par solidarité avec les confrères chargés de capter du son on imagine. Par Frantz Durupt.
Pour Rachida Dati, sa nomination «répond à un véritable besoin». Rachida Dati a poursuivi son discours de passation. «Chacun sait que j’aime me battre, n’ayez pas peur», affirme-t-elle. Et de continuer : «Je serai toujours là pour défendre l’exception culturelle française.» «Je comprends que ma nomination puisse surprendre. Moi, elle ne me surprend pas. Elle répond à un véritable besoin, celui de la France, qu’on dit populaire, qui doit se sentir représentée. Ma grande arme est la compétitivité, et je vais la mettre au service de la culture», poursuit l’ex garde des sceaux. Avant d’assurer, en conclusion, que «les agents de ce ministère peuvent compter sur [sa] ténacité».
Nouvelle ministre de la Culture, Rachida Dati se dit «fière, très fière». Après le discours de Rima Abdul Malak, Rachida Dati prend ensuite la parole. «Je suis très fière, très fière, mais aussi très émue, d’avoir été nommée. Le ministre de la Culture a pour mission de rendre accessible au plus grand nombre les œuvres capitales de l’humanité et d’abord la France. C’est dans cette belle tradition que je m’inscris.» Elle dit savoir «personnellement ce qu’[elle] doit à la culture française […], la liberté de penser, notamment pour les femmes [ou encore] la liberté de parler, notamment pour les femmes, de créer, de diffuser». Et l’ex-membre de LR de préciser : «C’est d’ailleurs pour cela que ça surprend. Et nous avons cela en commun, Rima.»
Rima Abdul Malak «espérait déjouer la malédiction». C’est une passation de pouvoir attendue, et dont l’annonce a provoqué une onde de choc. Depuis la rue de Valois, la ministre de la Culture sortante, Rima Abdul Malak, a commencé son discours en se félicitant d’être «restée libre de [s] es engagements, de [s] es prises de position, libre de [s] on amour pour les artistes». Une référence à sa prise de position quant à l’affaire Depardieu. «Depuis mai 2022, j’ai été extrêmement heureuse à la tête de ce ministère. Mes boussoles, ici, ont toujours été claires», explique-t-elle. Elle cite, entre autres, «la défense de la souveraineté culturelle de la France», la défense de son patrimoine ou encore celle de l’audiovisuel public. Elle poursuit en citant ses réalisations à la tête du ministère de la rue de Valois : «Les travaux de la BNF Richelieu, la transformation du château de Villers-Cotterêts» ou encore «l’élargissement du pass culture». «Je me suis jetée corps et âme dans cette fonction, en me disant qu’il était possible d’être une femme politique autrement, avec toutes mes différences», lance Rima Abdul Malak. «Je dois vous faire un aveu : j’espérais déjouer la malédiction» qui fait que le ministre de la culture ne tient pas deux ans, mais cette malédiction est tenace, plaisante-t-elle, avant de conclure sur un poème d’Andrée Chedid.